Dans les premières excursions de mon séjour de 2012, il y a eu - bien entendu inévitable et en même temps ardemment désiré - le mont Fuji, ( le Fuji Yama comme on dit souvent en Occident (ce qui veut juste dire Mont Fuji, en fait) ou plutôt le Fuji-san comme disent les Japonais, donnant ainsi à la montagne une personnification.
Wikipedia :
Le mont Fuji (富士山, Fujisan?) est une montagne du centre du Japon qui se trouve sur la côte sud de l'île de Honshū, au sud-ouest de l'agglomération de Tokyo. Avec 3 776 mètres d'altitude, il est le point culminant du Japon2. Situé dans une région où se rejoignent les plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine, la montagne est un stratovolcan toujours considéré comme actif, sa dernière éruption s'étant produite fin 17072, bien que le risque éruptif soit actuellement considéré comme faible.
À son sommet a été construit un observatoire météorologique et malgré les conditions climatiques rigoureuses, la montagne est une destination extrêmement populaire en particulier pour les Japonais, qu'ils soient shintoïstes ou bouddhistes, en raison de sa forme caractéristique et du symbolisme religieux traditionnel qu'il représente. Il a ainsi été le sujet principal ou le cadre de nombreuses œuvres artistiques, notamment picturales au cours des siècles. Pourtant, cette fréquentation fragilise l'environnement. Aussi, le 22 juin 2013, il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO sous le titre « Fujisan, lieu sacré et source d'inspiration artistique ».
Nous avons eu la chance insigne d’avoir un temps magnifique (bien que plutôt glacial, c’était le 29 mars) un ciel sans nuage et le Mont Fuji parfaitement visible, ce qui n’arrive pas si souvent !!
Partis en bus, nous nous sommes tous jetés aux vitres pour photographie la célèbre montagne dès sa première apparition :
La couleur bleuâtre est due aux vitres teintées du bus !
Kenji, notre guide, nous expliquant l’histoire du mont sacré :
Wikipedia :
Le mont Fuji est une montagne sacrée depuis le VIIe siècle. Dans le shintoïsme, la légende raconte qu'un empereur ordonna de détruire au sommet de la montagne un élixir d'immortalité qu'il détenait : la fumée qui s'en échappe parfois serait due à ce breuvage qui se consume. De plus, selon la tradition, les divinités shintô Fuji-hime et Sakuya-hime y habiteraient tout comme Kono-banasakuya-hime, « La princesse qui fait fleurir les arbres » (en particulier les cerisiers). Le bouddhisme vénère quant à lui sa forme rappelant le bouton blanc et les huit pétales de la fleur de lotus. Toutes ces raisons font que son ascension est interdite aux femmes jusqu'en 1872 : une chapelle appelée Nyonin-do (« refuge des femmes ») leur permet d'attendre à l'abri leurs maris, fils ou frères.
Afin de vénérer les nombreuses divinités des différentes religions, plusieurs sanctuaires ont été bâtis sur ou aux pieds du mont Fuji et de nombreux torii jalonnent le parcours afin de marquer les limites de l'enceinte sacrée. Des confréries (Fuji-kō) s'y sont établies depuis le XVIIe siècle afin de vénérer la montagne et d'y organiser des pèlerinages, à l'instar de Hasegawa Takematsu en 1630.
C'est à l'époque du décès de Jikigyō Miroku (1671-1733), mort en jeûnant au mont Fuji, que la foi s'est transformée en religion et que l'ascension est devenue rituelle, même si sa pensée a été mal interprétée. Plus récemment, des sectes spécifiquement dédiées au culte du mont Fuji ont été créées, principalement dans les années 1940 comme celle de Fuji-Gōho fondée en 1946 par Ito Gensaku et celle de Fuji-Kyō fondée en 1948 par Hasegawa Teruhiro.
pour nous, nous ne l’avons pas vraiment approché, mais depuis le village où nous nous sommes arrêtés, nous en avions une vue superbe !
Japan Travel :
Le village aux toits de chaume de Iyashi no Sato Nenba se dressait jadis à flanc de montagne, et a été emporté par un typhon en 1966. Reconstruit, toutes les maisons ont été refaites avec des toits en chaume, qui étaient populaires pendant l'ère Edo. Les maisons proposent différents types de nourritures, d'artisanats et des ateliers divers.
Malheureusement pour nous aucun des centaines de cerisiers pleureurs ornant le village n’avait encore le moindre boutons, mais je pense que quelques semaines plus tard le spectacle devait être fascinant !
Un moulin à roue sur un ruisseau, et dans le bassin un élevage de carpes japonaises.
Nous promenons à travers les rues parmi les maisons traditionnelles au toit de chaume, occasion pour moi de découvrir les intérieurs pour la première fais autrement que dans des films ou des drames !
La pièce centrale, avec le foyer traditionnel, et ici une très belle collection de poupées vêtues en habits de la cour impériale.
Un mot sur la fête des poupées(Wikipedia) :
Hina matsuri (雛祭り?, littéralement « fête des poupées ») est une fête qui a lieu au Japon le 3 mars, jour consacré aux petites filles.
Les jours précédant les petites filles japonaises exposent de précieuses poupées posées sur des petites estrades à plusieurs niveaux. Ces poupées spéciales, qui se transmettent parfois de génération en génération, sont rangées dans un carton tout le reste de l'année. Elles représentent des personnages de la cour impériale de l'ère Heian (平安時代?).
L’autel sur lequel sont disposées les poupées est appelé hina kazari (雛飾り?), il est recouvert d’un tapis de feutre rouge. Sur le niveau le plus haut, on trouve l'empereur (お内裏さま, O-Dairi-sama?) à gauche et l'impératrice (お雛さま, O-Hina-sama?) à droite1 ; un paravent doré fait souvent office d'arrière-plan. Sur le second niveau sont disposées trois dames de cour (三人官女, San-nin kanjo?)1 portant des flacons de saké. Cinq musiciens (五人囃し, Go-nin bayashi?), dont un chanteur, se tiennent sur la troisième marche.……………….
Cependant, on peut se contenter d'un ensemble plus simple, avec seulement le couple impérial. À défaut de poupées, on peut même représenter un couple en origamis.
Cette fête remonte à l'époque Heian. Les poupées étaient supposées protéger des mauvais esprits. ………………….…
Selon la croyance traditionnelle, il faut ranger les poupées le soir du 3 mars, sans quoi la fille de la maison ne pourra pas se marier pendant un an. Cette fête est célébrée dans la plupart des foyers, qu'il y ait une fille mariée ou non
La promenade entre les chaumières continue
Dans une maison une exposition des casques des samouraïs :
Notre repas (udon, radis en pickles et prunes(?) salées, riz et une sorte de petit nabe individuel sur son réchaud..)
Dans la vallée au pied du Fuji-san se trouvent cinq lacs, le plus proche du village est le Saiko mais je pense que nous avons fait la balade en bateau sur le Kawaguchiko :
En bonne touriste, il fallait bien immortaliser la chose… je ne le fais jamais d’habitude, mais devant le Fuji-san…
Pour le mont Takao, la météo fut bien moins favorable : pluie, gros coup de vent, et même mini-typhon sur Tokyo pendant que nous y étions, d’où des mails affolés de la famille (merci aux médias qui ne reculent devant rien pour jouer le catastrophisme !)
Première partie du trajet en télésiège (sans garde corps, un peu impressionnant ! )
On continue sur un sentier goudronné :
La route est bordée d’une sorte de palissade, chaque planche est la « siganture » d’une personne, ou d’une famille, ou d’une entreprise ayant fait un don au temple :
Kanpaï :
À quelques dizaines de minutes seulement du cœur de Tokyo se trouve Takao-san, une montagne vénérée depuis un millénaire et très appréciée des Japonais. On parle de randonnée mais pour la plupart d'entre eux, il s'agit d'une balade tranquille d'une heure et demie sur un sentier bétonné, accessible aux fauteuils roulants et avec des toilettes à intervalles réguliers. Ce qui n'empêche pas certains de s'équiper comme s'ils allaient gravir le Mont Fuji !
Pour encore vous aider, deux moyens de transport permettent de zapper la première partie assez pentue sur le sentier n°1, donc la plus fatigante en montée et la plus dure pour les articulations en descente, et ainsi réduire l'ascension de moitié : le funiculaire (appelée cable) ou le télésiège (lift).
Théoriquement, la vue est superbe…
Altitude: 599 mètres. On marche sous des futaies de cèdres (cryptomères) plusieurs fois centenaires, dont certains sont déifiés, comme celui-ci, avec ses racines évoquant le poulpe :
Image que l’on retrouve partout, le jizo, moine à tête d’enfant en pierre sculptée coiffés des omniprésents bonnets ou bavoirs de bébé selon les saisons
Budhachanel :
Jizo est l’une des figures les plus aimées et vénérées au Japon, car il s’est imposé la tâche explicite d’aider l’âme des enfants décédés. Dans la tradition japonaise, l’âme des enfants (mort avant les parents - y compris les mort-nés, les fausses couches et les avortés).est considérée comme ayant un besoin particulier, puisqu’ils n’ont pas vécu assez longtemps pour accumuler le mérite de traverser le fleuve mythique de Sanzu jusqu’aux cieux, et ont involontairement causé du chagrin à leurs parents (par leur mort prématurée). La tradition qui consiste à "habiller" les personnages de Jizo trouve ses origines dans un geste cathartique des parents affligés qui prévoient des vêtements, dans un effort symbolique pour protéger leur enfant du froid. Cette tradition est relativement récente, et on pense qu’elle a débuté dans les années 80.
Au long de la marche, on croise des « chapelles », mini-temples ou sanctuaires.
Le Temple Yokuoin, lieu de pèlerinage, est niché sur le flan de la montagne. Le Temple Yokuoin a été établi sur ordre de l'empereur Shomu en 744. Cela fait plus de 1 200 ans que la population vénère le temple.
On y vénère les tengu, divinités shintô, bien que le temple soit bouddhiste, mais c’est là l’exemple type de l’assimilation des deux religions par le Japon :
konoha tengu :
Wikipedia
Les tengu (天狗?, « chien céleste ») sont un type de créatures légendaires de la religion populaire japonaise, et ils sont aussi considérés comme des dieux shinto (kami) ou comme des yōkai. Les tengu, à l'origine, prenaient la forme de rapaces, et ils sont traditionnellement représentés avec des caractéristiques à la fois humaines et aviaires. Les plus anciens tengu sont dépeints avec des becs, mais ce trait a souvent été humanisé en un nez anormalement long, considéré comme la caractéristique définissant le tengu dans l'imaginaire populaire.
Le bouddhisme a considéré pendant longtemps que les tengu étaient des démons perturbateurs et des annonciateurs de guerres. Leur image s'est graduellement adoucie, cependant, même s'ils sont considérés comme des protecteurs, ils sont encore de dangereux kami des montagnes et des forêts.
konoha tengu
karasu tengu au bec de corbeau :
Pendant que nous mangions dans une salle il y a eu un gros coup de vent et je vous assure que le hurlement de la tempête dans les cèdres étaient fort impressionnant ! Cela n’a pas trop duré et quand nous sommes redescendus sur Tokyo, nous avons appris qu'Antenne2 avait annoncé qu'il y avait eu un mini-typhon !