Le lac aux oies sauvages : film chinois, noir et pourtant lumineux...
Il sait que ce sont ses derniers jours, il veut un ultime geste de générosité, en aura-t-il le temps ?
Titre original : 南方车站的聚会, Nán Fāng Chē Zhàn De Jù Huì (Rendez-vous à la gare du Sud)
Titre français : Le Lac aux oies sauvages
Réalisation et scénario : Diao Yi'nan (rien vu d'autre)
Direction artistique : Liu Qiang
Photographie : Dong Jingsong rien non plus mais à mon avis c’est un génie !
Montage : Kong Jinlei et Matthieu Laclau
Pays d'origine : Chine
Format : Couleurs - 35 mm
Genre : drame, thriller
Durée : 113 minutes
Arte (pour le moment !)
Distribution : (à part Hu Ge je ne connais personne ! )
Liao Fan : l’inspecteur
Hu Ge : Zhou Zenong (c’est pour lui que j’ai voulu voir le film, il m’a charmée dans « Nirvana in fire »)
Kwai Lun-mei : Liu Aiai(la prostituée "baigneuse")
Regina Wan : Yang Shujun (la femme de Zenong)
Le réalisateur :
A
Cannes, lors de l'interview de l'équipe, le film y était présenté en compétition officielle.
Synopsis : (Wikepedia)
Un règlement de compte entre deux familles mafieuses rivales qui gère le trafic de motos d'une région mène le héros, Zhou Zenong, à abattre un policier par erreur. Il est dès lors recherché dans tout le secteur, et sa tête est mise à prix.
Mon avis :
Je dois tout de suite dire que quand le film est passé dans mon cinéma (15 km quand même) je n’ai pas été tentée par un polar chinois malgré les critiques élogieuses ! Mais… Ensuite j’ai vu le drama « Nirvana in fire » dont Hu Ge est l’acteur central, et j’ai découvert qu’il l’était aussi dans « le lac…. » !!!
Et grâce à Arte, j’ai découvert un très beau film, sombre comme histoire, mais avec un usage virtuose de la lumière et des ombres ! Pour une fois, les scènes nocturnes sont quand même parfaitement lisibles, sans pour autant tricher avec des filtres façon « nuit américaine ». On baigne dans une atmosphère de quartiers de ruelles grouillant de population, ou dans des moments de rencontres solitaires nocturnes, sous la pluie, pas de paysages grandioses, mais une ambiance moite et poisseuse.
L’histoire est banale, seule la réalisation virtuose de Diao Yi’nan et la photographie géniale de Dong Jing Song donnent une valeur d’excellence à ce film ! Les scènes sont brèves, s’enchaînent assez vite et pourtant l’angoisse du piège qui se referme, de la course contre la montre monte peu à peu jusqu’au dénouement inévitable.
L’interprétation est également parfaite et l’écriture des personnages, balançant entre la loyauté, l’appât de l’argent de la récompense et la violence du désir de vengeance, leur donne une réelle existence et une une vraie épaisseur, une humanité surgissant parfois où on ne l’attendait plus.
Par moment j’ai été un peu perdue, entre les flics en civils et les voyous, difficile de savoir qui était qui, mais ces moments furent brefs, et sans grande importance, car les 3 ou 4 personnages principaux sont clairement définis…
Par contre une très mauvaise note à Arte pour les sous-titres, dont le timing catastrophique m’a donné du souci ! Heureusement les mots s'écrivaient avant le son, ce qui fait que je les avais encore en tête quand les acteurs en arrivaient à les dire ! Heureusement qu’il y a peu de dialogues et qu’il n’y a pas de discussions longues et philosophiques ! J’ai essayé le doublage mais 10 secondes m’ont suffi à revenir aux sous-titres décalés !
Je regrette maintenant de ne pas l’avoir vu au cinéma mais je le recommande fortement quand même!