le Mont St Michel, les grèves...
Il y a tant à dire sur le Mont Saint Michel ! Un mot s'impose : la beauté ! Et d'abord les vastes grèves où se marient mer et sable au cri des mouettes et des cormorans !
La marée était haute à notre arrivée, au matin, l'eau battant presque les fortifications
De longue date, la baie du Mont-Saint-Michel fut l'objet de travaux de poldérisation de la part de ses propriétaires riverains. Du VIIIe au XVIIe siècle, les cordons coquilliers déposés par la mer entre la pointe de Château-Richeux et le massif de Saint-Broladre avaient été mis à profit pour endiguer les marais de Dol. À l'est de la chapelle Sainte-Anne, on distingue encore cette digue qui marque la limite sud des polders et que l'on désigne sous le nom de digue de la Duchesse-Anne.
En 1769, une concession d'environ 2 500 hectares fut accordée, au sud du Mont, au sieur Quinette de la Hogue, armateur à Granville, sur les grèves du Couesnon, le long des rivages de Moidrey, Beauvoir, Ardevon et Huisnes, en compensation d'un moulin perdu par fait de guerre. Un patient travail de conquête de ces terres aboutit en 1810 à ce que 930 hectares soient enclos et cultivés entre Moidrey et le Mont. le Couesnon eut raison de ces efforts, et en 1848 les deux-tiers des 930 hectares avaient disparu. De plus, en 1836, la Sélune avait détruit les enclos d'Huisnes et d'Ardevon.
L'action la plus marquante en ce sens fut la construction en 1880 d'une digue insubmersible par les Ponts et Chaussées, malgré l'opposition de diverses autorités. Cette digue et celle de la Roche-Torin précipitèrent l'ensablement de la baie.
Nous avons bien failli perdre un merveille, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, mais la digue a été démolie, il y a maintenant une passerelle sur pilotis qui amène les visiteurs en navette, et un barrage fait de godets mobiles sur le Couesnon permet aux sables de repartir avec la marée.
Les surfaces poldérisées ne seront jamais entièrement récupérables, Il s'agit d'un rétablissement du caractère maritime du mont Saint-Michel, projet piloté par l'État et mis en œuvre localement par un Syndicat mixte13. L'objectif est de parvenir d'ici à une quinzaine d'années à la suppression partielle des prés salés situés au sud-est et sud-ouest du monument, en supprimant la digue-route d'accès et en la remplaçant par un pont passerelle au-dessous duquel la marée pourrait circuler librement. L'opération s'accompagne d'une « requalification » des accès au monument, avec la suppression des parkings situés sur l'estran et leur transfert à terre, à 2,5 km au sud. L'accès au Mont ne se fera plus qu'à pied ou en navette.
La baie présente la particularité d'être pratiquement plate et donc sujette à l'envasement (sables mouvants). La traversée des grèves de la baie peut s'avérer dangereuse en l'absence d'un guide expérimenté.
Conjuguée à une amplitude de marée exceptionnelle, cette configuration rend la zone dangereuse, par temps de brume (perte totale de repères), causant des noyades non par réel enlisement, mais par épuisement : on ne peut marcher dans une vase thixotropique, sans être aguerri, car le sol tout à la fois se dérobe sous le mouvement et bloque si on ne bouge pas. Si le chenal se remplit alors, il convient de dégager ses pieds au maximum et de nager à la force des bras ; la théorie prévoit que l'on flotte, mais l'hypothermie tue si on ne se dégage pas rapidement. Essayer d'empêcher une personne de s'enliser en la tractant afin qu'elle retrouve la terre ferme est impossible, puisque son poids équivaut approximativement à celui d'une voiture dans cette situation.
Mais les touristes adorent aller braver le danger... à marée descendante et avec un bon guide !
Ce qu'on voit réellement depuis les remparts, sans le zoom !
Une autre île se trouve dans la baie, c'est Tombelaine.
HISTOIRE DE TOMBELAINE
Au XIe siècle, deux moines, Anastase et Robert, quittèrent le mont Saint-Michel pour s'y retirer en ermites.
En 1137, Bernard le Vénérable y fonda un prieuré, et l'îlot devint un lieu de pèlerinage. L'église fut dédiée à Notre-Dame de la Gisante ou Notre-Dame de Tombelaine.
À partir du 11 février 1423, dans le cadre de la Guerre de Cent Ans, Tombelaine fut occupé par les Anglais, qui souhaitaient faire tomber la place forte du mont Saint-Michel. Ils y construisirent un fort avec donjon. Durant les guerres de religions, le comte de Montgomery qui dirige les armées huguenotes, fait du rocher son repaire. Il y aurait battu de la fausse monnaie, et abrité sa maîtresse.
En 1666, le marquis de la Chastrière demanda la destruction à la Cour, alors que l'île était devenue propriété de Nicolas Fouquet. Il pensait que la place forte de Tombelaine pouvait être réutilisée par les Anglais en cas de nouveau siège du mont Saint-Michel.
Le soir, en fin de journée, dernier regard sur cette silhouette unique :
...à suivre : de la grève à l'archange...
Commentaires
Toujours les Anglais ! encore les Anglais, ils ont le Michael Mont, cela suffit.
Au fait, est-il normand ou breton, ce sacré Mont ?
Normand ! Normand !!! Il y a quelques mois, les drapeaux du Mont étaient en réfection, ils ont mis le drapeau breton "en attendant", la réaction n'a pas traîné : on en a parlé jusqu'à France Inter !! ^_^Il faut dire que vers 700 il était breton, ainsi que l'Avranchin et le Cotentin, mais en 1009 le duc Richard de Normandie repousse la frontière au Couesnon, mettant le Mont en Normandie, où il est toujours ! Mais j'ai entendu des visiteurs qui revendiquaient le Mont pour la Bretagne encore maintenant, pendant que nous le visitions !! C'est marrant, non ? Moi qui ne suis pas du tout Normande, j'ai aussitôt répondu : Normand et pour toujours ! Non, mais la nature humaine est un mystère, même la mienne ! ^_^