Kyoto, le quartier de Gion, Yasaka-jinja
Départ pour quelques jours à Kyoto, première rencontre avec le Shinkansen, ce TGV japonais qui rappelle,par son museau et sa longueur serpentine, certains animaux mythiques du pays.
Sortie de la gare de Kyoto : l'inévitable tour qui domine la ville.
Tadashi, notre charmant guide, nous propose une longue promenade sur les bord de la rivière, après avoir acheté de quoi pique-niquer. Les cerisiers commencent à peine à fleurir.
Nous pénétrons ensuite dans le quartier de Gion, connu comme le quartier historique et celui des geishas. Le vocable de Kyoto est plutôt geiko (ou maiko pour les plus jeunes) et sont considérées comme des artistes conservatrices du patrimoine culturel du japon. On peut en croiser dans les rues, mais il est déconseillé de les photographier, ce pourquoi vous ne verrez que son dos mais elle portait le maquillage traditionnel ainsi que la coiffure ornée de fleurs. Gion renferme beaucoup de maisons anciennes, et il a été récemment restauré : pour une fois les câbles ont été enterrés en partie afin d'en restituer l'aspect ancien. On y voit les maisons traditionnelles (Machiya) ou ochiya (maisons de thé)aux barreaux de bois et aux stores toujours baissés.
Nous longeons un cours d'eau, bordé d'arbres, de maisons anciennes, où les jeunes mariés viennent se faire photographier. Plusieurs personnes s'activent autour de la jeune femme vêtue du somptueux kimono de cérémonie pour la photo souvenir.
Une lanterne dans les camélias en fleur
Toujours longeant ce ravissant cours d'eau ...
Nous voici maintenant en face du sanctuaire Yasaka.
Le Yasaka-jinja (八坂神社Yasaka-jinja?), aussi appelé sanctuaire de Gion, est un sanctuaire shinto situé dans le district de Gion et fut initialement construit en l'an 656 pour la divinité synchrétique Gozu Tennō et réédifié de 1654 à 1664 dans le style Gion-zukuri. Ce sanctuaire est maintenant dédié au kami Susa-n-o dieu de la mer. Il est situé à l'extrémité est de shijo-dōri (la quatrième avenue) et borde le parc Maruyama.
En 869, on fit la première parade du mikoshi (sanctuaire portable) du temple de Gion dans la ville de Kyōto afin de lutter contre une épidémie. Ce fut la naissance d'un festival mondialement connu : le Gion Matsuri
Aujourd'hui, en plus de la parade annuelle, l'édifice de Yasaka accueille des centaines de japonais pour les célébrations traditionnelles et cérémonies du nouvel an.
L'entrée(le romon) sur la quatrième avenue :
Kyoto est la ville où nous avons vu le plus de femmes en costumes traditionnels, que nous avons photographiées (merci le zoom qui permet de rester aussi discret que possible ...)
Le hall principal (honden)avec les boîtes où l'on jette des pièces, les cordes pour faire sonner la cloche (la petite marmite dorée en haut) qui appelle le Dieu
Une porte et ses lanternes qui seront allumées le soir :
La "salle de danse" sorte de préau entouré de lanternes où se déroulent les cérémonies
La plupart des bâtiments originaux ont été détruits puis reconstruits en 1654.
Un petit sanctuaire, avec ses renards sacrés ...
Le sanctuaire se prolonge par le parc de Maruyama, le lieu privilégié pour la fête des cerisiers.(les plus beaux de Kyoto s'y trouvent) Bien que la floraison débute à peine, il y a déjà les bâches bleues sur lesquelles les Japonais viendront faire hanami :
Nous sortons du sanctuaire et du parc, et au fil des rues qui nous ramènent sur la quatrième avenue ...
... nous avons l'occasion de jeter un coup d'œil dans le jardin d'une maison et les célèbres carpes japonaises qui en ornent le bassin ...
Le torii qui marque la limite du sanctuaire, sans aucune barrière ni clôture, les temples et sanctuaires se fondent dans leur environnement... à l'intérieur u temple il y avait comme une rue bordée de beaucoup de petits éventaires où l'on vendait de la nourriture, mais à un moment on arrête les photos pour regarder vraiment, donc je n'ai pas pris les éventaires ...
Nous allons à présent assister à la cérémonie du thé, dans une toute petite maison (les maison pour la cérémonie du thé sont toujours petites). Une dame est là, qui va officier dans un silence religieux (j'ai dû ôter mon K-Way trop bruyant ^^). Au mur le kakemono de calligraphie traditionnel.
La friandise de sucre traditionnelle servie avec le macha, et qui en adoucit l'amertume ...
Le bol de céramique, le macha (thé en poudre verte), le fouet et la spatule de bambou (pour la mesure)
La ruelle de la maison de thé
Le crépuscule tombe sur Kyoto, les lanternes s'allument ...
Une autre mariée, en tenue occidentale cette fois :
Toujours au hasard des rues :
La journée doit se terminer par un spectacle des arts traditionnels japonais. C'est un résumé en une heure pour les touristes. Il est intéressant car les participants sont bons, et font de leur mieux dans un environnement difficile : crépitement des flashes, ronronnement des vidéos, gens qui se lèvent ou se déplacent pour un meilleur cadrage ... j'ai fait sans flashes, sans me lever et sans bouger, aussi, encore une fois merci le zoom ^^!!
Je passe la cérémonie du thé, déjà vue plus haut, et voici es joueuses de koto (qui ressemble beaucoup au gayageum coréen ...) On l'appelle "harpe japonaise" et il est venu de Chine il y a environ 1300 ans ; il servait au Gagaku (musique de cour). On l'emploie aussi à présent avec d'autres instruments.
... l'art floral ou ikebana ... Le désir d'arranger des fleurs dans des bouteilles ou des vases est venu avec le bouddhisme au VIIème siècle et l'arrangement des fleurs a pris naissance sur les autels devant l'image des ancêtres ... Puis les arrngements de fleurs furent consacrés aux maisons de thé (style Nageiré ou style libre) et prit peu à peu un caractère symbolique. à l'êre Meiji, le style Moribana (abondant) devant le style traditionnel.
Le Gagaku (signifie musique élégante) est la musique ancienne japonaise. Inspiré par la musique chinoise T'ang, elle perdura au Japon sous l'ére Heian (IXe-XIIè siècle). Il accompagnait les banquets de la Cour, a subi des transformations pour s'adapter au goût japonais et est aujourd'hui une forme authentique de l'art traditionnel japonais. Les musiciens sont assis sur une petite estrade ...
...pendant qu'un danseur au masque impressionnant évolue, sans vraiment danser, plutôt dans une gestuelle de postures .
Le Kyogen, joué en intermède entre les pièces de Nô était à l'origine composé de des danses primitives et des sketches acrobatiques pour attirer l'abondance lors de la plantation du riz ou lors des fêtes shintoïstes. À l'opposé du Nô, les dialogues et les gestes sont réalistes et à la différence du Nô le masque n'y est presque jamais utilisé. Ici, nous avons assisté à une petite pièce comique racontant comment deux serviteurs se débrouillent toujours pour arriver à voler le saké de leur maître ...
Une geiko nous interprète alors la Miyako Odori, célèbre danse des cerisiers. Encore une fois le mot "danse" n'est pas à prendre dans notre sens, la danseuse se déplace très peu mais ce sont les mouvements de ses mains, de ses bras, du jeu des manches qui sont essentiels et s'inspire des danses du style de Kyoto.
Pour finir nous avons eu une scène du théâtre de marionnettes, le Bunraku, art très populaire à Osaka, plus grande ville commerciale du Japon ancien, où les marchands souhaitaient des divertisssements plus mélodramatiques que raffinés. Ces marionnettes présentent la particularité d'être grandes, le manipulateur est sur scène et très visible, aidé apr un ou deux assistants vêtus et masqués de noir. Je dois avouer que c'est ce qui m'a le moins plu de tout le spectacle, sûrement parce que trop court, et peut-être parce que c'était la fin ...
Dernière image de la grande porte du Yasaka-jinja à travers la vitre du bus :
Ce premier contact avec Kyoto fut captivant, une seule envie : y revenir ... et approfondir ...