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  • Kyoto, le quartier de Gion, Yasaka-jinja

    Départ pour quelques jours à Kyoto, première rencontre avec le Shinkansen, ce TGV japonais qui rappelle,par son  museau et sa longueur serpentine, certains animaux mythiques du pays.

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    Sortie de la gare de Kyoto : l'inévitable tour qui domine la ville.

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    Tadashi, notre charmant guide, nous propose une longue promenade sur les bord de la rivière, après avoir acheté de quoi pique-niquer. Les cerisiers commencent à peine à fleurir.

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    Nous pénétrons ensuite dans le quartier de Gion, connu comme le quartier historique et celui des geishas. Le vocable de Kyoto est plutôt geiko (ou maiko pour les plus jeunes) et sont considérées comme des artistes conservatrices du patrimoine culturel du japon. On peut en croiser dans les rues, mais il est déconseillé de les photographier, ce pourquoi vous ne verrez que son dos mais elle portait le maquillage traditionnel ainsi que la coiffure ornée de fleurs. Gion renferme beaucoup de maisons anciennes, et il a été récemment restauré : pour une fois les câbles ont été enterrés en partie afin d'en restituer l'aspect ancien. On y voit les maisons traditionnelles (Machiya) ou ochiya (maisons de thé)aux barreaux de bois et aux stores toujours baissés.

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    Nous longeons un cours d'eau, bordé d'arbres, de maisons anciennes, où les jeunes mariés viennent se faire photographier. Plusieurs personnes s'activent autour de la jeune femme vêtue du somptueux kimono de cérémonie pour la photo souvenir.

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    Une lanterne dans les camélias en fleur

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    Toujours longeant ce ravissant cours d'eau ...

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    Nous voici maintenant en face du sanctuaire Yasaka.

    Le Yasaka-jinja (八坂神社Yasaka-jinja?), aussi appelé sanctuaire de Gion, est un sanctuaire shinto situé dans le district de Gion et fut initialement construit en l'an 656 pour la divinité synchrétique Gozu Tennō et réédifié de 1654 à 1664 dans le style Gion-zukuri. Ce sanctuaire est maintenant dédié au kami Susa-n-o dieu de la mer. Il est situé à l'extrémité est de shijo-dōri (la quatrième avenue) et borde le parc Maruyama.

    En 869, on fit la première parade du mikoshi (sanctuaire portable) du temple de Gion dans la ville de Kyōto afin de lutter contre une épidémie. Ce fut la naissance d'un festival mondialement connu : le Gion Matsuri

    Aujourd'hui, en plus de la parade annuelle, l'édifice de Yasaka accueille des centaines de japonais pour les célébrations traditionnelles et cérémonies du nouvel an.

    L'entrée(le romon) sur la quatrième avenue :

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    Kyoto est la ville où nous avons vu le plus de femmes en costumes traditionnels, que nous avons photographiées (merci le zoom qui permet de rester aussi discret que possible ...)

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    Le hall principal (honden)avec les boîtes où l'on jette des pièces, les cordes pour faire sonner la cloche (la petite marmite dorée en haut) qui appelle le Dieu

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    Une porte et ses lanternes qui seront allumées le soir :

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    La "salle de danse" sorte de préau entouré de lanternes où se déroulent les cérémonies
    La plupart des bâtiments originaux ont été détruits puis reconstruits en 1654.

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    Un petit sanctuaire, avec ses renards sacrés ...

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    Le sanctuaire se prolonge par le parc de Maruyama, le lieu  privilégié pour la fête des cerisiers.(les plus beaux de Kyoto s'y trouvent) Bien que la floraison débute à peine, il y a déjà les bâches bleues sur lesquelles les Japonais viendront faire hanami :

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    Nous sortons du sanctuaire et du parc, et au fil des rues qui nous ramènent sur la quatrième avenue ...

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    ... nous avons l'occasion de jeter un coup d'œil dans le jardin d'une maison et les célèbres carpes japonaises qui en ornent le bassin ...

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    Le torii qui marque la limite du sanctuaire, sans aucune barrière ni clôture, les temples et sanctuaires se fondent dans leur environnement... à l'intérieur u temple il y avait comme une rue bordée de beaucoup de petits éventaires où l'on vendait de la nourriture, mais à un moment on arrête les photos pour regarder vraiment, donc je n'ai pas pris les éventaires ...

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    Nous allons à présent assister à la cérémonie du thé, dans une toute petite maison (les maison pour la cérémonie du  thé sont toujours petites). Une dame est là, qui va officier dans un silence religieux (j'ai dû ôter mon K-Way trop bruyant ^^). Au mur le kakemono  de calligraphie traditionnel.

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    La friandise de sucre traditionnelle servie avec le macha, et qui en adoucit l'amertume ...

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    Le bol de céramique, le macha (thé en poudre verte), le fouet et la spatule de bambou (pour la mesure)

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    La ruelle de la maison de thé

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    Le crépuscule tombe sur Kyoto, les lanternes s'allument ...

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    Une autre mariée, en tenue occidentale cette fois :

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    Toujours au hasard des rues :

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    La journée doit se terminer par un spectacle des arts traditionnels japonais. C'est un résumé en une heure  pour les touristes. Il est intéressant car les participants sont bons, et font de leur mieux dans un environnement difficile : crépitement des flashes, ronronnement des vidéos, gens qui se lèvent ou se déplacent pour un meilleur cadrage ... j'ai fait sans flashes, sans me lever et sans bouger, aussi, encore une fois merci le zoom ^^!!
    Je passe la cérémonie du thé, déjà vue plus haut, et voici es joueuses de koto (qui ressemble beaucoup au gayageum coréen ...) On l'appelle "harpe japonaise" et il est venu de Chine il y a environ 1300 ans ; il servait au Gagaku (musique de cour). On l'emploie aussi à présent avec d'autres instruments.

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    ... l'art floral ou ikebana  ... Le désir d'arranger des fleurs dans des bouteilles ou des vases est venu avec le bouddhisme au VIIème siècle  et l'arrangement des fleurs a pris naissance sur les autels devant l'image des ancêtres ... Puis les arrngements de fleurs furent consacrés aux maisons de thé (style Nageiré ou style libre) et prit peu à peu un caractère symbolique. à l'êre Meiji, le style Moribana (abondant) devant le style traditionnel.

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    Le Gagaku (signifie musique élégante) est la musique ancienne japonaise. Inspiré par la musique chinoise T'ang, elle perdura au Japon sous l'ére Heian (IXe-XIIè siècle). Il accompagnait les banquets de la Cour, a subi des transformations pour s'adapter au goût japonais et est aujourd'hui une forme authentique de l'art traditionnel japonais. Les musiciens sont assis sur une petite estrade ...

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    ...pendant qu'un danseur au masque impressionnant évolue, sans vraiment danser, plutôt dans une gestuelle de postures .

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    Le Kyogen, joué en intermède entre les pièces de était à l'origine composé de des danses primitives et des sketches acrobatiques pour attirer l'abondance lors de la plantation du riz ou lors des fêtes shintoïstes. À l'opposé du Nô, les dialogues et les gestes sont réalistes et à la différence du Nô le masque n'y est presque jamais utilisé. Ici, nous avons assisté à une petite pièce comique racontant comment deux serviteurs se débrouillent toujours pour arriver à voler le saké de leur maître ...

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    Une geiko nous interprète alors la Miyako Odori, célèbre danse des cerisiers. Encore une fois le mot "danse" n'est pas à prendre dans notre sens, la danseuse se déplace très peu mais ce sont les mouvements de ses mains, de ses bras, du jeu des manches qui sont essentiels et s'inspire des danses du style de Kyoto.

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    Pour finir nous avons eu une scène du théâtre de marionnettes,  le Bunraku, art très populaire à Osaka, plus grande ville commerciale du Japon ancien, où les marchands souhaitaient des divertisssements plus mélodramatiques que raffinés. Ces marionnettes présentent la particularité d'être grandes, le manipulateur est sur scène et très visible, aidé apr un ou deux assistants vêtus et masqués de noir. Je dois avouer que c'est ce qui m'a le moins plu de tout le spectacle, sûrement parce que trop court, et peut-être parce que c'était la fin ...

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    Dernière image de la grande porte du Yasaka-jinja à travers la vitre du bus :

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    Ce premier contact avec Kyoto fut captivant, une seule envie : y revenir ... et approfondir ...




     



  • Kurosawa et "le château de l'araignée"

    le château de l'Araignée

     

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    Inspiré librement de "Macbeth" (mais on retrouve quand même très bien la trame de l'histoire) le film se situe au XVIème siècle en pleine période des guerres civiles japonaises. Traversant une forêt (la forêt de l'araignée) les généraux Washizu et Miki rencontrent un esprit qui leur prédit que Washizu sera le seigneur du château de l'araignée mais que ce sera le fils de Miki qui lui succèdera. Washizu raconte la rencontre à son épouse qui va l'influencer ...
    Washizu : Toshiro Mifune (l'acteur fétiche de Kurosawa)

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    Asaji, son épouse : Isuzu Yamada

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    Le film est sorti en 1957 au Japon. Ce film devint rapidement une référence pour les adaptations de Shakespeare au cinéma. J'ai eu la chance de trouver la version collector avec des interviews passionnantes qui ont éclairé vraiment le film.
    Kurosawa a réussi le tour de force de garder l'atmosphère particulière de la pièce de Shakespeare (ambiance fantômatique, sorcière, thème du sang...) tout en rendant un hommage du théâtre Nô, cher à la culture japonaise, mais de l'aveu même du réalisateur, difficile à comprendre par le reste du monde, et même certains Japonais, ajoute-t-il en souriant. Il dit aussi que mal joué le No est un concours de sieste ...
    Kurosawa a voulu bâtir les décors du château sur les pentes du Fuji-san, non pour montrer la montagne mais "parce que c'était la pente qu'il voulait filmer"Heureusement que la base américaine proche a fourni de la main d'œuvre, car il a fallu en plus décharger des tonnes de sable pour surélever l'entrée. Kurosawa voulait aussi ce lieu afin de pouvoir tourner dans le brouillard (abondant et quotidien sur ces pentes ... )

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    Ceci est la remarque de l'accessoiriste, témoignant des difficultés du tournage ...

    L'influence du
    théâtre Nô est flagrante dans la séquence de l'esprit de la forêt. Une scène traditionnelle du Nô :

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    et la scène de l'esprit dans la forêt,  avec la même cabane "cage" et le même rouet, l'aspect fantômatique donné par une forte surexposition de l'actrice :

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    En voyant la cabane je me suis dit : drôle de cabane en bâton ... et ensuite j'ai compris que c'était la reproduction du minimalisme des décors du Nô, que l'on trouve aussi dans l'intérieur du château, les murs de bois brut noircis à la fumée et éclaboussés de sang, et toujours l'image de ces baguettes :

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    Kurosawa exigeait que les acteurs utilisent les postures traditionnelles du Nô, leur façon de s'asseoir très lentement, (soit à deux genoux, soit un genou levé ):

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    Il a voulu aussi donner aux visages des acteurs les expressions des masques de Nô, celui de l'action pour Mifune ......

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    ...... servi par la mobilité extraordinaire du visage de l'acteur et un maquillage impressionnant, et pour l'épouse c'était le masque de l'immobilité (elle n'avait pas le droit de cligner des yeux ...)et pour la scène où elle se lave les mains il voulait que l'on pense que ses yeux contenaient de la poudre d'or ( l'actrice ayant même essayé ... !!! )

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    Le film se termine par une scène extraordinaire, Washizu criblé de flèches par ses propres archers, et le pauvre Mifune a réellement été la cible d'archers qui lui ont tiré dessus, Kurosawa voulait qu'il ait vraiment l'air d'avoir peur ... En fait il y avait un truc entre les tireurs et l'acteur qui par ses gestes indiquait dans quelle direction il allait bouger pour que les tirs soient décalés de l'autre côté ... Very Happy mais quand même, ça ne devait pas rigoler tous les jours sur les tournage du grand Kurosawa !!! Ceux qui se plaignent de james Cameron aurait dû tourner avec lui !!!

    Commentaire d'une amie :

    Cependant le film fut assez décrié à sa sortie :


    « Au lieu de bruit et de fureur, ce n’est plus que gesticulation et tintamarre (...). Jamais aucun jeu d’acteurs ne m’a paru aussi grossier, artificiel et monotone »
    Eric Rohmer

    « Entre les mains de Kurosawa scénariste, la superbe pièce de Shakespeare devient une sombre bagarre de brutes, se disputant la conquête d’un château. Aucune sincérité, aucune émotion, aucun sens réel du tragique n’animent ces pantins hurlants. Il ne suffit pas pour restituer le climat de Macbeth de faire tourner trois chevaux dans le brouillard et des samouraïs hystériques, chargés d’armure (...). Il n’y a rien, strictement rien à sauver d’une pareille entreprise. Il faut reconnaitre à Kurosawa le droit de faire du cinéma commercial, et – à nous autres – celui de le dénoncer, et de rejeter une duperie, sous prétexte qu’on nous invoque un alibi culturel ».
    Henry Chapier


    En effet, Kurosawa ne reprend pas le texte de Shakespeare (probablement par difficulté de traduction) et change le nom des personnages. Imaginez un peu les cris d'orfraie des puristes. rabbit N'empêche, Laurence Olivier sera très impressionné par le film. Na !
    Mais peu importe. Le Château de l’Araignée témoigne avant tout de l’étendue du bagage classique du cinéaste et de sa parfaite connaissance des différents ressorts de la tragédie : luttes de pouvoirs, trahisons fratricides et assassinats.
    En japonisant Macbeth, Kurosawa, prouve que Shakespeare est universel, et recentre le récit sur l'action et les motivations des personnages.
    Et c’est alors au niveau de la forme que le film fait la différence.

    L'incursion du théâtre Nô est stupéfiante. Utiliser une forme théâtrale typiquement orientale pour adapter une pièce de théâtre typiquement occidentale, c'est assez brillant. Et même sans rien savoir du théâtre nô et de ses conventions, on reste saisie la puissance/la folie que cela donne aux personnages.
    Autre aspect impressionnant du film : les décors. La terre noire du mont Fuji, le brouillard qui encercle le château, et au delà une forêt insondable. Ils renforcent l'ambiance oppressante et fantastique du récit.

    Et cerise sur le gâteau, les amateurs d'armures de samouraïs apprécieront les costumes. Et pour cause, les guerriers ont été équipés « d’authentiques reproductions » d’armures. Et même si on n'y connait rien (comme moi), c'est effectivement magnifique


    Pour moi,
    Je pourrais comprendre ces critiques  si elles ne venaient pas de personnes comme Rohmer ou Chapier, sensés avoir une vaste culture ! En effet je reconnais très humblement que si j'avais vu ce film il y a quelques années (pas beaucoup !! lol! ) n'ayant jamais rien lu, rien vu de japonais j'aurais pu penser quelque chose comme ça ... Mais ces personnes, cinéphiles avertis, auraient pu voir un peu plus loin que leurs propres habitudes Very Happy
    Comme je l'ai dit je n'ai ni vu ni lu la pièce, donc je ne peux pas vraiment juger de l'adaptation, cependant, si je me fie au texte de Jan Kott, Shakespearien de réputation internationale :

     
    "Macbeth peut devenir roi, donc il doit devenir roi ; il tue tous les témoins, et ceux qui soupçonnent le crime ; il doit tuer les fils et les amis de ceux qu'il a tués précédemment ; après quoi il doit tuer tout le monde car tout le mpnde est contre lui :
    Citation:
    Battez toute la contrée. Pendez ceux qui parlent de peur! ... Donne-moi mon armure !

    À la fin lui-même sera tué, il a parcouru tout le grand escalier de l'histoire.


    J'ai trouvé exactement cet engrenage implacable de violence dans le film, mais c'est l'épouse, telle une voix intérieure matérialisée(aspect renforcé par son apparence fantômatique)qui le pousse sans cesse en avant.

    Toujours Jan Kott :

    Citation:
    L'histoire de Macbeth manque de transaprence. Le mécanisme se met en marche, après, tous y seront écrasés, on patauge dans le cauchemar, on s'y enfonce jusqu'au cou.
    .....
    L'histoire est gluante et épaisse comme une bouillie de sang"


    Et le sang est fort présent dans le film de Kurosawa. Les murs en sont éclaboussés, les mains en sont souillées jusqu'au coude ... Et le noir et blanc, loin de nuire, renforce au contraire ce sentiment : que peuvent être ces souillures, ces traînées, ces éclaboussures sombres sur les murs, se demande le spectateur, sinon du sang ? Et cette question génère bien plus d'angoisse que la vision certaine de la couleur rouge répandue à foison ...
    Citation:

    "Le sang, dans Macbeth, n'est pas seulement une allégorie, il est matériel, physique et coule des corps massacrés ..."


    Pourtant on ne voit pas les deux crimes essentiels, la mort du roi et celle de Banquo (Miki dans le film).
    Pour le premier meurtre,on voit seulement Washizu revenir du massacre, halluciné et hébété par ce qu'il vient de commettre, effondré au sol, s'agrippant à la lance ensanglantée et c'est son épouse qui va détacher un à un ses doigts crispés de l'arme, couvrant à son tour ses mains de sang...

    la fameuse scène où elle tente de laver ses mains dans un bassin vide ...

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    Citation:(Jan Kott)
    L'histoire (de Macbeth)est ramenée à sa forme la plus simple, à une seule image, à un seul partage : entre ceux qui tuent et ceux qui sont tués

    Macbeth tue pour le pouvoir, mais c'est illusoire, on ne le voit pas exercer ce pouvoir, c'est une abstraction qui ouvre la porte à ce qu'il y a de pire en lui, et j'ai ressenti absolument cela en regardant ce film ... Si la phrase "un récit plein de bruits et de fureur et qui ne signifie rien" n'est pas citée, elle n'en est pas moins le résumé exact de l'atmosphère de ce film, elle y est induite à chaque instant, et l'utilisation des techniques du Nô, si étranges et presque dérangeantes au départ pour nous européens ne fait que la renforcer. je n'arrive vraiment pas à voir là un film "commercial" ou trop "occidentalisé" ...
    Alors à moins que Jan Kott n'ait rien compris à l'œuvre de Shakespeare, Je pense que Kurosawa l'a très bien assimilée ...
    Bref, en un mot, messieurs Rohmer et Chapier eux, n'ont rien compris au film, désolée pour eux !!! lol!

    Une anecdote concernant les armures : les GI américains venus en voisin sur le tournage et voyant les armures étalées au sol prêtes pour l'emploi les croyaient en vente et voulaient les acheter et le petit sourire de l'accessoiriste racontant cela vaut un long discours !! Very Happy




       

     







  • Akira KUROSAWA

    Sur mon cher forum (the inn at lambton) nous avons entrepris un challenge Shakespeare : une pièce par mois, la lire et voir en sprint un film adapté de ladite pièce, vu par toutes sur un week-enf. J'ai raté le premier (la tempête) mais je me suis incrustée pour le deuxième : Macbeth, pour avoir une bonne raison d'acquérir l'adaptation que Kurosawa en a faite, "le château de l'araignée" Déjà ce titre !!! moi qui suis arachnophobe, je le trouvais troublant et attractif à la fois !! Le sprint n'a pas porté sur ce film mais sur un autre dont je ne parlerai pas ici. commençons par une présentation de ce mythique réalisateur japonais :

     

    KUROSAWA Akira

     

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    Le réalisateur, aux environs des années 50.

    Akira Kurosawa (黒澤 明, Kurosawa Akira?) est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur japonais, né à Tokyo le 23 mars 1910 et mort à Tokyo le 6 septembre 1998. Avec Yasujirō Ozu et Kenji Mizoguchi, il est considéré comme le cinéaste japonais le plus célèbre et le plus influent de l'histoire. En 57 ans de carrière cinématographique, il réalisa pas moins de 30 films.
    En 1943, au cours de la Seconde Guerre mondiale, il réalise son premier film, La Légende du grand judo (Sugata Sanshiro).

     

    Son huitième long métrage L'Ange ivre (酔いどれ天使, Yoidore tenshi) sort en 1948 et est acclamé par la critique, et marque les débuts de l'acteur Toshirō Mifune, qui tournera au total 16 films avec Kurosawa.

     

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    Kurosawa a commencé par le dessin et la peinture (illustrateur) puis après avoir été assistant-réalisateur il se met à écrire des scénarios, mieux payés. La censure juge son premier film "La Légende du grand judo (Sugata Sanshirō) trop anglo-saxon et c'est grâce à OZU Yasujiro qu'il sort avec 18 minutes coupées.

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    Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre (Tora no o wo fumu otokotachi)( septembre 45), marque déjà son goût pour l'influence du Nô, mais la censure américaine le bloque jusqu'en 1952.

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    Rashōmon, Lion d'or à Venise, suscite l'intérêt du public américain pour le cinéma japonais dans les années 1950, éclipsant le cinéma italien. Le film sort en France, en Allemagne de l'Ouest, au Danemark, en Suède et en Finlande. Grâce à cette renommée, d'autres cinéastes japonais commencent à recevoir des récompenses et à diffuser leurs travaux en Occident, comme Kenji Mizoguchi, et un peu plus tard Yasujiro Ozu, reconnus au Japon mais totalement inconnus en Occident

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    En 1952 il réalise Les Sept Samouraïs (七人の侍, Shichinin no samurai) premier véritable chanbara de Kurosawa, genre pour lequel il est aujourd'hui le plus connu. Le film sort en avril 54. Il reste considéré par certains Japonais comme le meilleur film nippon de tous les temps ... L'américain Delmer Daves s'en inspira ouvertement pour tourner "les 7 mercenaires" ...

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    En 1957 il adapte "Macbeth" de Shakespeare dans le film "Le Château de l'araignée (蜘蛛巣城, Kumonosu-jō" qui devient rapidement une référence d'adaptation shakespearienne à l'étranger, bien que certains critiques (surtout français) lui reproche d'être trop occidentalisé ... )

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    Cependant il ne retrouve pas le même succès auprès du public japonais et tourne alors "La Forteresse cachée (隠し砦の三悪人, Kakushi toride no san-akunin?), film d'action-aventure qui fut un énorme succès au box-office, chaudement accueilli par les critiques.
    Aujourd'hui, le film est considéré comme l'un des films les plus légers et faciles de Kurosawa, mais reste très populaire pour ses nombreuses influences, notamment sur le space opera Star Wars de George Lucas sorti en 1977.

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    En 1965, il tourne Barberousse, le dernier film avec Toshirō Mifune. Yu Fujiki, un acteur ayant travaillé sur Les Bas-Fonds, déclare à propos du rapprochement des deux hommes que « le cœur de M. Kurosawa était dans le corps de M. Mifune »Donald Richie décrit leurs rapports comme une symbiose unique.Pratiquement toutes les critiques s'accordent à dire que la meilleure période de la carrière de Kurosawa se situe entre 1950 et 1965 - marquée par Rashomon et Barberousse - et que ce n'est pas une coïncidence si cette phase correspond à la période de collaboration entre Mifune et le réalisateur.

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    Pour la première fois Hollywood l'appelle pour le projet Runaway Train, qui aurait été le premier film en couleur de Kurosawa. Le projet échoue. Kurosawa est par la suite impliqué dans l' ambitieux. Tora ! Tora ! Tora !, produit par la 20th Century Fox .Le tournage débute en décembre 1968 mais Kurosawa reste à peine trois semaines en tant que réalisateur. Son équipe et ses méthodes de travail sont peu familières aux exigences d'une production hollywoodienne et laissent perplexes les producteurs américains, qui en concluent que Kurosawa est un malade mental. Au Noël 1968, les producteurs annoncent que Kurosawa quitte la production, officiellement pour "fatigue". Officieusement, il en est congédié. .Tora ! Tora ! Tora ! reste une véritable tragédie dans la carrière du cinéaste. Après des mois de travail il n'en a pas tourné un mètre.

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    Après le demi échec de Dodes'kaden (どですかでん, Dodesukaden)incapable d'obtenir des financements pour les projets à venir et souffrant de problèmes de santé, Kurosawa semble atteindre un point de rupture : le 22 décembre 1971, il se tranche la gorge et les poignets à plusieurs reprises. Cette tentative de suicide échoue, et Kurosawa guérit assez rapidement. Il décide alors de se réfugier dans sa vie privée, ne sachant pas s'il réalisera de nouveau.
    Au début de l'année 1973, le studio soviétique Mosfilm souhaite travailler avec lui, Kurosawa leur propose alors l'adaptation d'une autobiographie de l'explorateur russe Vladimir Arseniev, intitulée Dersou Ouzala,La première mondiale de Dersou Ouzala (デルス・ウザーラ, Derusu Uzara) a lieu le 2 août 1975. Alors que la critique japonaise reste muette, le film est chaleureusement accueilli à l'étranger, remportant le Prix d'Or du Festival international du film de Moscou ainsi que l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le succès au box-office est également au rendez-vous. Aujourd'hui, la critique reste divisée : certains y voient un exemple du déclin de Kurosawa, tandis que d'autres comptent le film parmi ses travaux les plus aboutis.

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    En 1977, le réalisateur américain George Lucas sort le premier épisode de la saga Star Wars, un film de science-fiction au succès planétaire influencé par La Forteresse cachée de Kurosawa.

    Clin d'œil :

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    Lucas, qui vénère Kurosawa et le considère comme un modèle, est choqué d'apprendre que le Japonais est incapable de trouver les fonds nécessaires pour un nouveau film. En juillet 1978, Lucas et Kurosawa se rencontrent à Los Angeles pour évoquer le projet le moins risqué du réalisateur japonais : Kagemusha, l'Ombre du guerrier (影武者, Kagemusha une épopée racontant l'histoire d'un voleur qui devient le double d'un seigneur japonais. Lucas est passionné par le scénario et les illustrations de Kurosawa, il use alors de son influence pour convaincre la 20th Century Fox et parvient également à engager Francis Ford Coppola - un autre fan de Kurosawa - en tant que coproducteur.Kagemusha devient rapidement un succès au Japon ainsi qu'à à l'étranger, tant au niveau des critiques qu'au box-office. Le film remporte la Palme d'Or au Festival de Cannes 1980 en mai

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    Le succès international de Kagemusha permet à Kurosawa d'entamer son projet suivant, Ran (乱, Ran, une autre épopée, en partie fondée sur la tragédie Le Roi Lear de William Shakespeare, Un financement étranger est une nouvelle fois nécessaire. Cette fois-ci, c'est le producteur français Serge Silberman qui vient en aide à Kurosawa. Le tournage ne commence qu'en décembre 1983, et dure plus d'un an. Kagemusha et Ran, sont souvent cités parmi les films les plus aboutis d'Akira Kurosawa. Quand on lui demande quel est son meilleur film Kurosawa évoque Ran ,oubliant sa réponse habituelle : "le prochain" .

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    En 1993, il écrit le scénario original de La Mer regarde (海は見ていた, Umi wa miteita, suivit en 1995 du script de Après la pluie (雨あがる, Ame agaru. Alors qu'il finalise ce dernier en 1995, Kurosawa chute et se brise la base de la colonne vertébrale. Suite à cet accident, il doit utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie, son souhait de toujours - mourir sur le tournage d'un film - ne se réalisera jamais.
    Le 6 septembre 1998, Akira Kurosawa meurt d'une attaque cérébrale à Setagaya (Tokyo) à l'âge de 88 ans1 Il est enterré à Kamakura (comme OZU) au An'yo in

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    En 1990, il avait reçu l'Oscar d'honneur « pour ses accomplissements qui ont inspiré, ravi, enrichi et diverti le public mondial et influencé les cinéastes du monde entier ». En 1999, il est nommé à titre posthume « Asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, Littérature, et Culture » par le magazine AsianWeek et CNN, présenté comme « l'une des cinq personnes ayant le plus contribué à l'épanouissement de l'Asie durant les 100 dernières années ».

    Dans ses œuvres, Akira Kurosawa s'attachait à décrire ou à faire une parabole de la société humaine. Il dépeignit ainsi au long de ses films la pauvreté (Les Bas-Fonds, Dodes'kaden), la violence urbaine (Chien enragé), la maladie et immobilisme des fonctionnaires (Vivre), la destruction de l'environnement (Rêves), la vieillesse (Madadayo), …
    Il était connu sous le nom de Tenno, littéralement « l'Empereur », pour sa manière dictatoriale de réaliser. C'était en effet un perfectionniste qui dépensait énormément d'énergie et de temps pour atteindre l'effet visuel qu'il recherchait.
    Kurosawa s'est inspiré d'histoires de William Shakespeare, des romans russes comme l'Idiot de Dostoïevski et Les Bas-fonds de Maxime Gorki. Lecteur passionné des nouvelles de Georges Simenon, le commissaire Satô du film Chien enragé (Nora inu, 野良犬) partagerait sa perspicacité avec celle du commissaire Maigret.
    Entre le ciel et l'enfer reprend une partie de l'intrigue du roman Rançon sur un thème mineur (King's Ransom) écrit par Ed McBain.
    Malgré certains critiques japonais considérant Kurosawa comme trop occidentalisé, il a été profondément inspiré par la culture japonaise et notamment le kabuki, le théâtre nô et le genre de cinéma jidaigeki.
    Akira Kurosawa a réalisé de nombreux storyboards pour ses films. Ces dessins préparatoires, plus de 2000,, frappent par leur sens de l’expression, des émotions, des lumières, des costumes. Ils sont considérés comme des œuvres d’art à part entière accessibles y compris à ceux qui ne connaissent pas ses films et sont régulièrement exposés. La dernière exposition en France a eu lieu à Paris au Petit Palais en 2009.

    La note de Wikipedia dont je me suis largement inspirée est beaucoup plus complète, sur les techniques, le montage, les influences reçues et celles sur les autres, je ne peux que conseiller d'y aller voir.