Le Meiji-jingu et le parc Yoyogi
Au cours de mes promenades solitaires dans Tokyo, j'ai choisi de visiter le Meiji-jingu, situé dans le parc Yoyogi.
Un mot sur ce parc, le plus vaste de la mégalopole et situé en son centre. C'est une véritable forêt (dont des gingkos centenaires) en plein cœur de la cité, et c'est là que se trouve le sanctuaire shinto le plus fréquenté et célèbre du pays, le Meiji-jingu.
Bien sûr ce n'est pas une de mes photos, je l'ai trouvée sur le net pour donner une idée de la taille de la ville et du parc !
L'ère Meiji était le seul souvenir scolaire du Japon que j'avais, et c'était lié à l'idée d'ouverture du pays sur le monde moderne. Quand j'ai commencé à aimer le Japon ces mots me sont revenus en mémoire et je ne pouvais pas être à Tokyo et ne pas aller voir le Meiji Jingu.
Quelques renseignements pris dans Wikipedia :
Ce sanctuaire est dédié aux âmes divines de l'Empereur Meiji, mort en 1912, et de sa femme l'Impératrice Shōken (en), morte en 1914, bien que les deux époux reposent à Kyoto. Il a été construit avec un musée de 1912 à 1920 au milieu d'un jardin dessiné par l'Empereur et composé de 100 000 arbres donnés de tout le Japon lors de la construction. Le temple a été détruit par les bombardements de 1945 et reconstruit en 1958, principalement en bois de cèdre. En 1973 a été construit le shiseikan (至誠館?), salle d'entrainement aux arts martiaux (dojo)
De 1990 à 1993, un nouveau bâtiment a été construit : le kaguraden (神楽殿?), une salle de danse traditionnelle kagura pour fêter les 70 ans du sanctuaire. Une annexe au musée a été construite récemment à l'est du site.
C'est le plus grand lieu de culte shintoïste du pays, où l'on célèbre de nombreux mariages et cérémonies.
Un grand torii de bois de cèdre signale l'entrée du parc, et indique son caractère sacré :
Une très large allée s'enfonce dans la forêt. Il est à peine 10 h du matin, il y a peu de monde mais quand je suis repartie en fin d'après-midi il y avait foule.
Le sous-bois est dense, car ce parc a été dessiné par l'empereur Meiji dans l'esprit d'une grande proximité avec la nature. "la forêt est soigneusement planifiée pour se renouveler par elle même et durer éternellement, après 90 ans on ne peut la différencier d'une forêt naturelle"(extrait du petit guide donné dans le sanctuaire)
Bordant l'allée centrale les traditionnels fûts de sake offerts au sanctuaire
Mais à ma grande surprise, j'y découvre que les grands crus français, surtout de Bourgogne y sont aussi représentés :
Un lien pour en savoir plus sur la jolie histoire d'amour entre un Japonais, Yasuhiko Sata et la Bourgogne :
http://www.mesvignes.com/blog/domaines/conte-de-fees-japonais/
Passant sous un deuxième torii de cèdre (où l'on peut voir en doré l'emblème impérial, la fleur de chrysanthème) l'allée se continue, bordée à présent de vastes panneaux illustrant l'œuvre politique de l'empereur Meiji et son épouse, l'impératrice lui étant toujours associée.
En voyant l'illustration de la fin du shogunat, je ne peux empêcher certains souvenirs cinématographiques de me revenir : le dernier samourai, le samourai du crépuscule. L'histoire et la fiction s'interpénètraient, se nourrissaient mutuellement et je me sentais mieux concernée que devant une simple successions de faitshistoriques étrangers !
Il y de plus en plus de monde, et de nombreux écoliers en uniformes :
Un dernier torii et la porte du sanctuaire :
La fontaine de purification. Voici le rituel de purification à accomplir : avec la petite mesure de bois faire couler de l'eau sur la main gauche, puis sur la droite, mettre un peu d'eau dans la main gauche et se rincer la bouche (ne pas boire), faire couler un peu d'eau sur la paume gauche puis en faire couler le long du manche de la petite mesure ...
La deuxième porte qui mène à la cour principale :
Flanqué de deux gingkos le hall principal. Les personnes devant font leurs dévotions, ce pourquoi j'ai photographié vite et de loin.
Dans un angle de la vaste cour les petites tablettes de bois où l'on peut écrire ses souhaits, ou sa gratitude, ce que j'ai fait. Elles entourent un gingko, il faut en faire le tour complet avant d'accrocher sa tablette
Je sors par une des portes latérales de la cour afin de me rendre au musée. Il y a des ouvriers qui taillent les grands arbres, enfin, qui enlèvent certaines branches, car quand je pense à la façon dont nos platanes et tilleuls sont tondus chez nous, je ne peux parler de taille. On dirait que l'homme danse dans les branches, j'ai mis un moment à ditinguer le harnais de sécurité !!
Le musée impérial se trouve tout au nord du parc, il y a une bonne trotte pour s'y rendre !! Là se trouvent de vastes prairies de cette végétation rase si particulière, on y voit des gens amoureux du calme et de la solitude allongés, lisant, ou pique-niquant. Mais là ville est là !
Le dojo et la salle de danse :
Le musée. On y voit des objets ayant appartenus à l'empereur Meiji et à l'impératrice(dont un superbe carrosse) et surtout l'impressionnante série de portraits de tous les empereurs du Japon (la place de celui d'aujourd'hui est vide, mais prête) et j'ai pris conscience à ce moment-là que c'était la même dynastie qui régnait au japon depuis toujours !!! Malheureusement toute photo est interdite dans le musée, je ne peux vous montrer que l'extérieur !!
Dans le dépliant fourni par le musée, l'empereur Meiji est décrit comme celui" qui a promulgué la Constitution et promu l'amitié avec les pays étrangers", et qui "s'est dévoué de tout son cœur à instaurer la prospérité et la paix pour sa nation et le monde". On a même le fac-similé d'une lettre de lui adressée au peuple :
et c'est sous le règne de ce même empereur que le Japon envahissait et occupait la Corée en 1910 !!!
De petites violettes toutes mignonnes :
Je repars par un autre chemin à travers bois...
...jusqu'aux arrières du sanctuaire ...
... puis dans la cour principale où se déroule un mariage. Là aussi, mauvais cadrage dû à mon désir de discrétion .
Je pars à la recherche de l'entrée du Jardin intérieur, "seule partie qui existait avant l'établissement du Meiji jingu. L'empereur Meiji dessina le jardin des iris, les petits sentiers et la pièce d'eau pour que l'impératrice Shoken puisse venir s'y reposer et retrouver ses forces." Il faut quand même préciser que ce jardin appartenait à de puissants vassaux des Tokugawa, Kato Kiyomasa puis la famille Ii, puis furent confisqués pour devenir propriété impériale à la chute du shogunat.
Comme il se doit on y trouve la traditionnelle maison de thé, détruite en 1945 et reconstruite à l'identique en 1958, où l'impératrice Shoken pouvait se reposer et jouir de la vue sur l'étang et les massifs d'azalées.
Je prends les sentiers qui mènent à "la rivière d'iris". C'est comme un ruisseau qui serpente à travers tout le jardin, contenant des milliers d'iris, protégés par un filet bleu. Malheureusement ce n'est pas la saison, je ne peux que les imaginer ... moi qui adore les iris ...`
La source Kiyomisa-ido, qui alimente l'étang et jaillit continuellement sans aucun moyen de pompage de l'un des puits les plus anciens de Tokyo(il en reste peu, de l'époque Edo, fonctionnat de la sorte, manifestant un grande inteligence dans la localisation du creusement). L'eau en est excellente...
Quelques belles frondaisons ...
L'étang, Minami-ike . L'empereur avait fait construire une petite terras pour que l'impératrice, qui adorait ça, puisse venir pêcher !
... et un habitant inattendu que j'ai failli rater tant sa couleur se fondait avec l'environnement :
Mais malheureusement ce n'était pas la saison des nénuphars, qui recouvrent presque entièrement l'étang en été. La maison de thé, les iris et la plate-forme de pêche sont les seuls changements apportés à ce jardin presque identique à ce qu'il était à l'époque Edo ...Je repars par le chemin des azalées, qui commencent à fleurir. Là elles poussent en liberté, sans être taillées :
Voici le plan du parc Yoyogi, la partie à gauche entourée est celle que j'ai visitée, avec le sanctuaire, la boutique de souvenirs, la restauration et le musée,à droite il y a toutes les installations sportives, et en 1964 pour les JO le village olympique s'y trouvait, et partout ailleurs c'est la forêt !!