L'enchantement de Nikko
Aujourd'hui, je vous emène dans un lieu enchanté, les temples et sanctuaires de Nikko. Comme naturellement j'ai oublié tous les noms je me suis aidée d'un site trouvé sur le net, dont je vous mets le lien afin de rendre à César ce qui est à Jules et parce qu'il s'y trouve des photos que je n'ai pas !
http://nezumi.dumousseau.free.fr/japon/nikko.htm
Ce qui est en gras vient de ce blog, le reste est de mon cru.
Nikkô est un des endroits les plus merveilleux au Japon. Ce nom signifie en effet "Lumière du Soleil"
Distant d'environ 140 km de Tôkyô vers le nord, Nikko est situé au pied des montagnes, au milieu de forêts de cryptomerias, de cèdres et de pins.
La décoration des temples, riche de couleurs vives, et d'une grande liberté d'expression est unique au Japon. Contrairement aux autres sanctuaires shinto, caractérisés par une architecture épurée se fondant dans le paysage environnant, ce sanctuaire est une exubérance de couleurs, d'applications de feuilles d'or et de sculptures en tous genres.
L' histoire de Nikkô en tant que centre religieux remonte au 8ème siècle … En effet en 766, pendant la période de Nara, Shodo Shonin, moine bouddhiste d'exception, se dirigeant vers le mont Nantai, traversa un fleuve, le Daiya, et fonda le premier temple a Nikkô.
La légende dit qu'il n'y avait pas de pont sur la Daiya-gawa, et que deux serpents permirent au moine de traverser sur leur dos.
Le Pont Rouge ou Pont des serpents (pont Shinkyo)que seul l'Empereur avait le droit de franchir ...
La statue de Shodo Shonin
En face du pont, commencent les escaliers, derrière cette pierre
Les magnifiques cryptoméres (appelés à tort pins du Japon, car ce sont plutôt des cèdres) qui forment la forêt (6 000 paraît-il)où se nichent les temples et sanctuaires de Nikko.
Des siècles plus tard cette ville devint un centre bouddhique puis shintoïste, très renommé, que le seigneur Ieyasu Tokugawa choisit pour son mausolée. Ce shogun fut le premier de la grande lignée. C'est lui qui ayant unifié le pays, prépara si bien sa succession, que ses héritiers gardèrent le pouvoir pendant les 250 années qui suivirent sa mort. En effet, lorsque son petit-fils Iemistsu fit construire le Toshogu en 1634, pour son aïeul, il voulut illustrer, à l'intention de ses rivaux, la richesse et la puissance du clan Tokugawa.
Il faut noter que les Sanctuaires et temples de Nikko ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco en 1999.
Le plus grand temple de Nikko est le Sanbutsu-do, (temple des trois Bouddhas) actuellement invisible, car en cours de rénovation depuis et pour quelques années, il est entièrement enfermé dans un immense batiment, avec sa photo sur la façade principale/
Nous avons visité l'intérieur mais les photos y étaient interdites, d'ailleurs il y faisait fort sombre !!
C'était le 30 mars mais il y avait encore pas mal de neige partout !!
C'est là que l'on peut acheter des souvenirs .. .
Il y avait une lumière magnifique, comme dorée ... Une immense allée bordée de cryptomères nous mène aux sites ...
... jusqu'au gigantesque Torii de granite qui marque l'entrée du sanctuaire Toshogu :
Le Temple Toshogu(en fait un sanctuaire)
Le Toshogu, construit pour Tokugawa Ieyasu, sous les ordres de son neveu(petit fils) Iemitsu par quelques 15 000 artisans venus de tous les coins du Japon comporte de nombreuses curiosités :- La pagode à 5 étages. C'est un don d'un daimyo (seigneur féodal), bâtie en 1650, et reconstruite en 1818 après un incendie. Chaque niveau représente un élément, la terre, l'eau, le feu, le vent et le ciel dans un ordre ascendant.
Nous gravissons des marches, et voici une première porte et ses gardiens traditionnels
Nous sommes sur une première terrasse, entourée de bâtiments, en quelque sorte les communs du sanctuaire :
Un coup de zoom pour les détails de la décoration...
Et toujours la beauté des architectures parmi la majesté des arbres
- L'écurie sacrée, avec la sculpture originale des trois fameux singes sages . Elle abrite un cheval blanc sacré donné par la Nouvelle Zélande.
Malheureusement je n'ai pas zoomé sur la frise des singes, qui illustrent le fameux proverbe chinois : "ne pas dire ce qui ne doit pas être dit, ne pas voir ce qui ne doit pas être vu, ne pas entendre ce qui ne doit pas être entendu" qui serait la garantie d'une vie heureuse (mais sûrement très ennuyeuse ...)ou plutôt épargnée par le mal !
- La Yomei-Mon, abondamment décorée d'animaux et de fleurs, cette porte contient une imperfection voulue, destinée à enrayer la jalousie des dieux : les ornements de l'un de ses douze piliers sont à l'envers.
Voici la porte Yomei-mon, (classée Trésor national)en haut des marches, si décorée qu'il faudrait des jours pour répertorier tous les animaux fantastiques qui l'ornent (dixit notre guide)
Une volée de marches et nous voilà sur une sorte de terrasse, flanquée de bâtiments d'une magnificence étonnante ...
Cette tour (beffroi) abrite la cloche, en face une autre semblable contient le tambour qui rythment les prières bouddhistes.
Un détail curieux d'un fronton : l'artiste a voulu représenter des éléphants, n'en ayant jamais vus, il s'est seulement servi des descriptions écrites, d'où l'allure bizarre des pachydermes ...
La fontaine de purification (le fronton incurvé et la présence de torii atteste que nous sommes dans un sanctuaire shinto ...)
Détail des animaux fabuleux ornant les angles des toitures :
Cette cage(volière ?) en fonte a été offerte (si je me souviens bien) par un chef d'état étranger
Nous voilà enfin au pied des dernières marches menant à la Yomei-mon
Sur notre droite une longue galerie contenant tous les fûts de sake offerts au temple, le dos de cette galerie est entièrement sculpté en hauts reliefs très colorés représentant des animaux réels ceux-là et très vivants :
Nous passons la porte, avec ses gardiens de chaque côté :
Les fûts de sake et une offrande plus moderne des bières Kirin dont il me semble me souvenir que le nom signifie un animal fabuleux tels ceux qui décorent le temple.
La porte franchie, une autre terrasse fermée d'une balustrade dont les sculptures sont en cours de restauration :
Les détails en étaient si ravissants que je les ai pris, ainsi que le blason des Tokugawa, la feuille de mauves.
Vue depuis la porte vers l'entrée du sanctuaire :
Et enfin
- La Tour du Trésor où repose les cendres de Tokugawa Ieyasu. Il était un fin stratège et politicien magistral, il fonda la dynastie qui allait gouverner le Japon pendant plus de deux cent cinquante ans. Fils d'un petit seigneur, habité par le désir d'accéder au pouvoir, il ne devint shogun qu'en 1603, à l'âge de 60 ans ; il installa sa capitale a Edo (Tôkyô), alors petit village marécageux.
Nous l'avons visité, ce lieu magnifique, en laissant nos chaussures à l'entrée, et parmi les ouvriers qui y travaillaient, mais les photos y sont interdites ... dommage !!Puis nous nous sommes dirigés vers le second sanctuaire :
Le Rin-no-ji Taiyuin
Le temple Rin-no-ji, le premier fondé a Nikko par Shodo Shonin, en 766, fut d'abord nommé Shihon-ryu-ji ; lorsque l'ecole de Tendai s'y installa. Au 17 ème siècle il fût reconstruit et changea de nom pour devenir Rin-no-ji Taiyuin.
Achevé en 1653, ce sanctuaire constitue le mausolée de Iemitsu Tokugawa (1603-1651) petits-fils de Ieyasu Tokugawa et 3eme shogun, qui ferma le Japon aux étrangers pendant 2 siècles. Taiyuin fut son nom posthume.La corde de paille de riz et les papiers pliés signalent la sacralité du lieu.
Au milieu d'un bois de cèdres japonais, le Taiyuin-byo possède des portes ornées marquant les étapes de l'accès au Haiden (sanctuaire) et au Honden (sanctuaire intérieur). Les cendres du shogun sont pieusement conservées au-delà de la sixième porte.
Le petit-fils, Iemitsu Tokugawa, en signe de respect pour son aïeul Ieyasu et d'humilité (Ieyasu lui, visait la déification) construisit son mausolée plus petit et plus simple, et, quant à mon avis, il est plus beau, car il est perché dans la montagne, enfoui dans les cèdres centenaires en un lieu véritablement enchanteur ...
De terrasses en escaliers, de porte en porte nous montons vers le mausolée du Shogun...
Nous retrouvons les mêmes éléments : les gardiens, les beffrois du tambour et de la cloche, mais plus dépouillés, plus sobres dans leurs ornements, tout en étant d'une grande élégance.
Le sanctuaire Rin-no-ji
Le mausolée :
Là nous ne sommes pas entrés, puis nous avons commencé à redescendre. L'autre versant de la porte :
Vertigineux escaliers !!!
Nous voilà à l'entrée du site, attendant notre bus (nous sommes venus en car et non en train) et c'est déjà la lumière dorée du soir (il est à peine quatre heures et demie !) baigne les sommets des grands cryptomères
La beauté de ce lieu est ineffable, et malgré les touristes assez nombreux l'atmosphère particulière qui s'en dégage reste sensible. Je rêve d'y retourner, mais aussi d'y visiter les alentours (la cascade, le lac ...) Nikko vaut bien d'être vu deux fois ...