2013, le Tofuku-ji
Je suis partie gaillardement un matin pour voir le temple Tofuku-ji dont on m’avait dit grand bien ! Ce que j’ignorais, c’est que le temple en question est un vaste complexe de bâtiments divers lui-même situé dans un environnement où on ne compte plus les temples…
J’ai demandé (de mon mieux) plusieurs fois à des passants qui ont dû me prendre pour une cinglée parce que j’y étais en fait ! Les inconvénients et les plaisirs de se balader seule sans guide !
Temples du quartier :
« vivre le Japon »
L’intérêt principal du temple réside dans son grand portail, la porte Sammon, classé trésor national japonais depuis 1952, impressionnant de par sa taille et qu’il est agréable de traverser, après avoir emprunté un pont enjambant la rivière toute proche.
Je ne suis pas d’accord avec « l’intérêt principal » peut-être parce que je n’ai trouvé la fameuse porte qu’à la fin de ma balade et de l’intérieur (je suis entrée par une autre porte beaucoup moins impressionnante, trop contente d’en avoir trouvé une).
Non, ce qui m’a vraiment charmée, ce sont tous ces arbres, cette mousse, ce pont couvert en bois au dessus d’un ravin où court un ruisseau et empli d’érables, le tsutenkyo(pont du paradis) :Malheureusement (ou pas) bien qu’on soit fin octobre tout est désespérément vert, pas l’ombre d’un momiji rouge, (grâce à quoi il n'y a pas de touristes...) mais on peut toujours aller voir sur internet :
Vivre le Japon :
Ces érables importés de Chine par le fondateur du Tofukuji, SHOICHI Kokushi (1202-1280), se parent de couleurs rougeoyantes qui donnent l’impression que le paysage entier s’est embrasé.
Les observer depuis le pont de bois Tsutenkyo qui s’enfonce dans les feuillages constitue une immersion qui mérite de supporter les centaines de touristes venus de tout le Japon pour admirer le spectacle au crépuscule.
Au bout du pont, un escalier , une porte et un beau bâtiment et son jardin, mi jardin sec, mi jardin autour d’une pièce d’eau,le temple zen kaisan-do :
Wikipedia : (pas vérifié les dates ! c’est le nombre de fois qui compte !)
Le Tōfuku-ji fut de nombreuses fois détruit, notamment en 1319, en 1334 et en 1881. Il fut partiellement reconstruit en 1347, après les incendies de 1319 et de 1334 et un certain nombre de dirigeants politiques (Fujiwara, Ashikaga, Toyotomi Hideyoshi, Ieyasu Tokugawa...) y firent construire de nouveaux bâtiments par la suite.
Le hojo, il faut payer une autre entrée, mais ça vaut vraiment vraiment le coup ! Il a fallu se déchausser, mais il y avait même un parquet-rossignol !Ce bâtiment est entouré de quatre jardins secs (sable et mousse)aux quatre points cardinaux qui sont de facture moderne (première moitié du XXème siècle) ce qui est remarquable, conçus par Mirei Shigemori, .
http://www.lintermede.com/dossier-carnet-japonais-tofukuji-jardin-zen-shigemori-mirei.php
L'imposant jardin du Sud est celui qui frappe en premier la vue et l'esprit. …. D'immenses pierres reposent là, allongées sur un tapis de graviers blancs tourbillonnants, ratissés avec soin, semblables à des îles dont le rivage ondulerait sous la houle. ….Plus à l'ouest se dessinent cinq buttes de mousse, symbolisant les cinq temples sacrés de la secte bouddiste Rinzai, à laquelle le Tofukuji appartient. …Car chaque composant d'un jardin zen traditionnel représente un élément naturel : les graviers pour l'eau, la mousse pour la terre, les rochers pour des îles, des montagnes - souvent des lieux lointains décrits dans la mythologie bouddhiste - ou des animaux.
L'avant-gardisme de l'artiste se dévoile dans le jardin du Nord. Sur la mousse vert tendre et profond reposent des dalles blanches carrées, provenant des fondations de la porte du Hojo, disposées en échiquier irrégulier dont le motif s'espace alors que le regard se déplace plus à l'est.
…. Le contraste entre la mousse délicate et brillante et les pierres rugueuses et identiques crée une rupture avec les conventions, mais l'harmonie qui s'en dégage, notamment grâce au mur végétal fait de buissons ronds et de feuillage rougeoyant en automne, demeure intacte.
Rupture dans les matériaux choisis que l'on peut également observer dans le jardin de l'Est, composé de sept piliers anciennement employés comme fondations du temple. Disposés sur un parterre de graviers ratissés, ils forment la constellation de la Grande Ourse. Fondamentale dans l'astrologie bouddhiste, elle est au centre de rituels pour prévenir les catastrophes et assurer longévité et bonne santé. La constellation était également utilisée, avant les signes du zodiac, pour prédire l'avenir d'une personne, basé sur l'étoile qui dominait les six autres au moment de sa naissance.
Dans le jardin de l’Ouest, des buissons d'azalées taillés en carré, plantés le long de tapis de graviers, eux-mêmes carrés, reflètent une ancienne manière de diviser la terre entre paysans et aristocrates en Chine, entre le IXe siècle et le IIIe siècle avant Jésus Christ. … La symétrie et les formes géométriques qui ressortent de ce jardin qui, de plus, se colore de fuchsia au printemps, témoignent une nouvelle fois de la rupture de Shigemori avec les traditions du passé tout en gardant un thème fort qui rend hommage à l'Empire de Chine, dont l'influence sur la société japonaise est de nos jours encore visible.
Comme très souvent, le temple recèle un sanctuaire shintô. L'allée de torii, comme autant de porte vers un ailleurs incite à les franchir et à monter les marches...
J’arrive au bout de ma longue balade, en fait près de la fameuse grande porte, et je découvre le bassin aux nénuphars :
En retournant vers la gare j’entre dans le temple Taïko-an qui dépend du Tofuku-ji :
l'après-midi je suis allée au Sanjusangendo, qui sera l'objet de la dernière note de 2013 !
Commentaires
Pas de chance pour les couleurs d' l'automne, mais tout ce vert est fort joli.
C'est vrai que l'automne a été tardif en2013... et j'y étais un peu trop tôt ! Par contre en 2015 j'y étais à la bonne date, mais les typhons tardifs et les trombe de pluie avaient quasiment tout fichu par terre !! Au Japon plus qu'ailleur, c'est la Nature qui commande ! XD