2013 Gion, le marché Nishiki
Je n’ai aucun sens de l’orientation, et souvent à la sortie du bus ou du métro (ou d’un grand magasin) je repars à l’envers de là où je veux aller… Pourtant je suis quand même partie seule me balader dans Kyoto, et après avoir eu deux fois ce genre de tribulations, j’ai fini par arriver quand même là où je voulais aller : dans Gion, le quartier historique de Kyoto, sur la Kamo gawa (la rivière des Canards) et son marché Nishiki.
La prêtresse Izumi no Okuni a inventé le kabuki en 1603 et sa statue orne le pont sur la Kamo.
Il y a eu un énorme typhon quelques mois plutôt et les berges de la rivière sont encore en travaux !
Le marché Nishiki est en fait une très longue rue couverte et bordée de nombreux magasins de nourritures diverses :
https://www.vivrelejapon.com/ville-kyoto/marche-nishiki-traditionnel
Une longue allée où le chaland est directement happé, de jolis vitraux teintés de bleu et de rouge qui constituent l’arcade protégeant de la pluie et qui permet d’apprécier ce lieu quelque soit le temps.
Pénétrez dans un monde d’odeurs et de textures, où le « Irasshaimase » (bienvenue) retentissant des vendeurs se mêle aux cancans des dames vendant du yuzushu (liqueur de yuzu, agrume asiatique aux arômes citronnés) et des beignets au lait de soja.
Venez le ventre vide, il y a de quoi grignoter sur le chemin : des brochettes de calamars... (très bon !)
...des biscuits, goûter des légumes ayant mariné dans du vinaigre. observez le brillant rouge des poulpes,... (j’en ai mangé, c’était un peu coriace mais bon !)
...les luisantes crevettes, les crackers faits de riz soufflé et n’hésitez pas à repartir les poches pleines de provisions étranges ! Magasins dont Aritsugu, la boutique de couteaux…(même des couteaux pour gauchers !)
.....mais aussi petits restaurants ponctuent la traversée, goûter les huitres chaudes ou déguster du poisson grillé et un bol de riz en route ! L’arôme du thé grillé vous poursuit encore bien longtemps après être sorti du marché.
L.T.
Les pots de nukazuke :
Ce sont des légumes (le plus souvent mais on peut aussi le faire avec du poisson, dans le nord du Japon) qui sont mis à macérer dans du son de riz préalablement grillé et du sel. Chaque famille possède son pot de nuka (bois, ou grès ou même plastique !) qui doit être remué et malaxé chaque jour ! Je n’y ai jamais goûté mais c’est très présent à travers les dramas que j’ai pu voir !
Beaucoup de poissons séchés, de toute sorte et de toute taille qui seront ensuite cuisinés ou grillés (on mange du poisson séché grillé au petit déjeuner au Japon !)
En ce moment 100 yens donnent un peu moins de 90 centimes d’euro, vous avez les étiquettes, vous pouvez évaluer votre marché !^^
La propreté du lieu est remarquable et il n’y a que de délicieuses odeurs de cuisine ! Calamars séchés…
...œufs de saumon (délicieux avec les sashimis…)
Pour faire une bonne soupe… Ou autre chose :
Bottes de fèves de soja vertes pour faire ensuite des edamame :
Les edamame sont cuits dans l'eau bouillante ou à la vapeur.
On ajoute toujours du sel soit dans l'eau bouillante avant d'y plonger les gousses de soja vert, soit après cuisson. Les edamame sont généralement servis après refroidissement, en apéritifs avec de la bière.
Des piments tellement jolis !
Une ouverture latérale sur un sanctuaire shintô :
Je croise l’affiche du dernier film de Kore-eda « tel père tel fils » qui vient de sortir au Japon et qui a été primé en France à Cannes !
Autre sanctuaire (les lieux de culte, au Japon, sont bien plus nombreux et disséminés dans l’habitat que chez nous !)
Je ressors du marché pour aller me balader dans les rues de Gion. Ce bâtiment est à l’entrée du grand pont sur la Kamo :
Gion, c’est le quartier des maisons traditionnelles de bois à un étage. Il n’est pas rare d’y croiser une geisha et les dames en kimono y sont nombreuses.
C'était fin octobre mais il faisait 30° et j’avais marché toute la journée, j’ai avisé un endroit qui me paraissait être un genre de salon de thé… Effectivement, passé le magasin, un couloir mène à une salle donnant sur des jardins où des dames élégantes sont assises, papotent et boivent du thé… je ne les photographie pas, mais je vous jure que ma dégaine et mes grosses chaussures de marche font tache ! Un peu au hasard je commande une boisson dans un grand pot, contenant à ma surprise des nouilles de riz si translucides que je ne les avais pas vues ! C’est servi froid, même frais mais pas glacé, juste ce qu’il faut par cette chaleur !
Le liquide est légèrement sirupeux, doux mais pas trop sucré, un peu caramélisé, enfin c’est inattendu et délicieux !
Je suis restée un moment pour me reposer, peu à peu tout le monde est parti (j’espère pas à cause de moi…)C’est calme, pourtant le cœur de la ville est à quelques mètres !
Le magasin qui sert d’entrée vend des sucreries faites spécialement pour la cérémonie du thé. Ce sont des bonbons de sucre glace comprimé et dur, coloré, pratiquement sans parfum qu’on fait fondre dans la bouche pour amortir l’âcreté du macha. j’en ai acheté une boîte, que j’ai toujours, je ne les mange pas c’est seulement joli et ça peut se garder indéfiniment !
Faisant le coin d’une rue un théâtre traditionnel et le petit jardin de l’entrée :
Les plaques des noms des rues sont au sol, en laiton (ou bronze ?) gravé :
Un magasin vient de se créer, on est venu féliciter et souhaiter la réussite au propriétaire, d’où ces sublimes orchidées :
Le grand sanctuaire Yasaka de Gion :
Il nous sert de point de rendez-vous, c’est là que je retrouve le groupe pour un repas zen dans un temple ! Souvenir inoubliable !! Ce sera la prochaine note !
Commentaires
J'aime beaucoup les maisons traditionnelles anciennes.
Et j'adore aussi l'agencement intérieur, clair, dépouillé, presque sans meubles, en tous cas rien au milieu des pièces, les futons pour la nuit rangés dans les placards... Le seul problème, c'est qu'on doit s'y geler joyeusement !!