Samouraï, armure du guerrier
Je suis allée hier visiter cette exposition. Elle vaut tout à fait d'en faire une nouvelle note !!
D'abord il faut excuser la mauvaise qualité de mes photos,, tout ou presque était en vitrine, d'où les reflets, le musée est sombre et la photographe peu experte !! Mais malgré l'heure de queue avant de pouvoir entrer dans la salle je ne regrette pas du tout car cette exposition est exceptionnelle. Pour les commentaires je me suis abondamment servie du texte de l'exposition sur Google et du dépliant très bien fait donné à l'entrée.
Deux chevaux caparaçonnés, montés par deux guerriers revêtus d'armures datant respectivement des périodes Momoyama (1573 – 1603) et Edo (1603 – 1868) accueilleront le public dès le hall d’entrée du musée au rez-de-chaussée.
Texte d'introduction du Musée :
Pour la première fois en Europe, le musée du quai Branly présente l'exceptionnelle collection d'armures de samouraïs réunie par Ann et Gabriel Barbier- Mueller. Cette exposition vise à faire découvrir au public – à travers un ensemble d'objets, d'armures complètes, de casques et de caparaçons équestres utilisés tant pour les batailles que pour les cérémonies et parades – l'univers du Japon ancien et la place qu'y occupa durant près de neuf siècles le guerrier samouraï.
Les samouraïs appartenaient à l’élite intellectuelle de la société japonaise et pratiquaient souvent des disciplines contrastant avec la violence de l’art du combat, telles que la calligraphie, la poésie et la littérature. Leurs armuriers effectuaient pour eux un véritable travail d'artiste, créant des pièces d'une grande beauté et d'un grand raffinement de détail – les protégeant néanmoins au plus fort des plus violentes batailles.
Les armures des anciens guerriers japonais, en particulier les casques en métal laqué, aux ornements et cimiers souvent inspirés par la nature, avaient pour autres fonctions de signaler le statut du guerrier, de différencier chaque samouraï dans le chaos des combats, mais aussi d’effrayer l’ennemi sur le champ de bataille.
À travers 140 objets exceptionnels – armures complètes, casques, armes, caparaçons de chevaux – l'exposition présente l’évolution de l’omote dogu (apparence extérieure et équipement du guerrier) du 12e siècle au 19e siècle, époque à laquelle la caste des guerriers au sang noble disparaît pour se fondre dans le Japon moderne.
Ensemble de la famille Mori
Cet ensemble d'objets appartient au clan Mori, une puissance famille de daimyos (gouverneurs féodaux) dont la lignée remonte au douzième siècle. Après de nombreuses conquêtes, le clan Mori s’est imposé comme l’un des clans les plus puissants du Japon. L'exposition présente dix-huit pièces ayant appartenu à ce clan, dont une armure complète ainsi que des vêtements, armes et équipements équestres. Un tel regroupement d'objets d'une même famille est sans équivalent dans le monde. Il illustre, en outre, la diversité des tenues et accessoires nécessaires aux samouraïs. Cette section présente également l'importance du Bushido (code d'honneur et de morale) dans la vie du samouraï.
Ces vêtements doublés de soie tissée exprès pour l'armure se portaient sous l'armure.
Merci à Alain, je rectifie : ces manteaux se portaient SUR l'armure et non dessous, je savais bien qu'il y aurait des bêtises, mais je ne pouvais pas prendre de notes !! ^^
On voit sur ce manteau un élément du blason de la famille Mori : la feuille de paulownia.
Les étriers sont comme des coques protégeant les pieds, la botte - avec le pouce séparé - est en tissu.
Période Tokugawa - Edo (1603 – 1868)
La majorité des armures de la collection proviennent de cette période. La période Edo (ancien nom de la ville de Tokyo) est divisée en 3 sous-périodes : Début Edo (1603 – 1700), Milieu Edo (1700 – 1800) et Fin Edo (1800 – 1868). Durant cette époque de paix relative, l'histoire des samouraïs se poursuit, avec une succession de progrès et d'évolutions culturelles visibles dans le développement des armures. La Pax Tokugawa est également évoquée dans cette section : durant la période Edo, le net recul de la guerre permet l'éclosion de formes d'art plus élevées, les artisans rivalisant de qualité d'exécution, d'imagination et de beauté à l'occasion des processions bisannuelles accomplies par les principaux seigneurs samouraï depuis leur domaine jusqu'à Edo.
Notez la présence de l'éventail de guerre !!
le magnifique casque de plus près. On peut voir le masque qui protège le visage du guerrier, avec un trou dessous pur évacuer la sueur.
- Types d’armures et casques
Les armures et les casques de samouraïs pouvaient prendre de nombreuses formes. Cette section permettra de comprendre les différences entre les types d'armures et les raisons de la création de chacun d'eux. Chaque variante, en effet, avait sa raison d'être et son utilité. Certains types de casques étaient ainsi réalisés pour des fantassins de base, tandis que d'autres étaient destinés à des officiers de haut rang.
On voit au dos de cette armure le travail de nœuds des cordons attachant les pièces.
La famille samouraï
On découvre le rôle-clé joué par les femmes dans cette société. Non seulement elles dirigeaient et défendaient le foyer, mais elles ont pu aussi régir le pays tout entier, en tant qu'impératrices, et même prendre part à des batailles. En second lieu, nous suivrons l'éducation d'un garçon appelé à devenir samouraï à travers son jour le plus important, celui de la fête des garçons (Tango no Sekku) où il reçoit sa première armure.
L'univers spirituel des samouraïs
Cette section aborde des éléments de mythologie et de légende à travers plusieurs exemples d'armures inspirées par ces thèmes. Par exemple, des représentations de Tengu, un dieu mineur (kami) ornithomorphe d'une nature à la fois protectrice et dangereuse. Cette section permet également d'aborder l'aspect religieux de l'univers des samouraïs, en particulier le rôle du bouddhisme, avec des exemples de son influence sur les armures.
Toujours le travail des nœuds.
- Créatures marines et animaux dans les armures des samouraïs
Nous obseervons des objets inspirés par la faune et la flore, tant terrestre que marine. La collection se distingue en effet par des pièces comportant des évocations spectaculaires du monde sous-marin, auquel l'insularité du Japon a entraîné une forte identification. La symbolique du poisson est en outre fortement rattachée à des valeurs comme la prospérité ou la liberté.
- Armure namban : influences étrangères
Namban signifie en japonais "barbares du sud" en référence à la direction dont les marins occidentaux semblaient venir à leur arrivée au Japon. Les objets ...... montrent l’assimilation des styles introduits par ces autres cultures dans les armures samouraï. Le premier ,contact avec l'Occident eut lieu en 1541, mais n'a commencé à influencer les armures que durant les décennies qui suivirent..
La fabrication de poupées costumées est aussi un art japonais.
L'art de la bataille
Les samouraïs étaient des maîtres de guerre, façonnant des armes et armures d'une intelligence et d'une efficacité remarquables. Chaque pièce était conçue avec autant d'attention pour sa fonction que pour sa forme. Différents types d'armements sont ici exposés, en particulier des épées et des arcs, avec des explications sur la manière dont les samouraïs les utilisaient en conjonction avec des tactiques de combat raffinées pour triompher de leurs ennemis.
Notez la beauté de l'ornement frontal du casque.
Ce masque au nez prolongé en forme de bec évoque l'oiseau.
Notez le symbole bouddhique sur le frontal, soit en caractère chinois, soit en statuette.
Ce casque peut évoquer la coquille St Jacques mais surtout les nageaoires et la queue d'un poisson fouettant l'eau. Le suivant est orné de deux coquillages.
Cet objet a été fabriqué en laque sèche, c'est à dire que ce sont les diverses couches de laque qui donnent les reliefs, et tient à la fois d'un oiseau et d'un carnassier.
Divers ornements de casque : la plume, la ramure d'un cerf ou même deux pipes !!
Casque orné de la constellation de la Grande Ourse
Ce casque est inspiré de la forme du bambou.
Les trois plumes ornementales fixées au dos sont en papier japonais, et n'étaient portées que pour les parades à cheval, trop fragiles pour le combat.
lLes armures étaient colorées afin d'être repérables dans les combats, à la fois pour les soldats (genre le panache blanc d'Henri IV) et pour glorifier le courage du combattant qui loin de se cacher s'offrait comme cible. Elles étaient utilisées au combat, pas seulement pour la parade.
Le premier casque est orné de symboles bouddhiques, puis quatre masques et demi-masques.
L'épée (il y en avait peu, les deux autres dans des fourreaux noirs, impossible à photographier) la boîte à flèches ornée des feuilles de paulownias. Il y avait un arc sublime, mais plus grand que moi, je n'avais pas de recul. Ensuite un paravent orné de peintures de combat.
La monture du samouraï
La collection comporte également un certain nombre de pièces équestres : caparaçons, selles et masques BAMEN (masques pour chevaux). Cette section vise à faire découvrir le rôle joué par le cheval dans le monde des samouraïs, avec des références aux principales batailles historiques. Une reproduction grandeur nature de cheval entièrement caparaçonné sera présentée ici.
La selle, le chanfrain du cheval et la reconstitution.
Cette superbe armure et le gros plan sur un casque sublime clôturent ce compte-rendu. Cette exposition fut un régal, un merveilleux voyage imaginaire !!