Tony Hillerman, l'âme navajo par le roman policier.
Au cœur de la réserve Navajo, les paysages célèbres de Monument Valley, décor des romans policiers de Tony Hillerman.
Wikipédia :
Tony Hillerman, né le 27 mai 1925 à Sacred Heart, Oklahoma, et mort le 26 octobre 2008 à Albuquerque, Nouveau-Mexique.
C’est un auteur américain de roman policiers ethnologiques et d’essais. La plupart de ses romans se passent dans la région des « Four corners », lieu unique où les frontières de quatre états , Nouveau-Mexique, Arizona, Utah et Colorado, se coupent à angle droit.
La réserve Navajo :
Les Four Corners :
Les protagonistes en sont Joe Leaphorn et Jim Chee de la police tribale Navajo.
Tony Hillerman est un ancien combattant décoré de la seconde Guerre Mondiale, qui a travaillé comme journaliste et enseigné le journalisme à l’université du Nouveau-Mexique à Albuquerque.
Ses écrits sont appréciés pour la qualité des détails culturels qu'il utilise pour décrire ses personnages : les Hopis, les Navajos, les immigrants européens, aussi bien que les agents fédéraux. Ses travaux, romancés ou non, reflètent son goût profond pour les merveilles et les habitants du sud-ouest nord-américain et particulièrement pour les Navajos.
Tony Hillerman a reconnu s'être inspiré de l'écrivain australien Arthur Upfield(romans policiers autour d’un policier aborigène, Napoléon Bonaparte), pour introduire l'ethnologie dans un polar, ce qui n'enlève rien à la qualité de ses romans, dont les personnages paraissent bien plus actuels et travaillés que ceux de son prédécesseur : on retrouve régulièrement dans ses ouvrages, l'importance de la tradition orale et du chant, le silence à observer sur le nom des morts, la convoitise des Blancs pour les terres indiennes, le caractère sacré des montagnes, les "peintures" de sable…
Liste des ses romans dans l’ordre chronologique : (quelques couvertures )et l'année de publication originale.
La voie de l’ennemi 70
Là où dansent les morts 73
Femme qui écoute 78
Le peuple des ténèbres (de l’ombre)80
Le vent sombre 82
La voie du fantôme 84
Porteurs de peau 86
Le voleur de temps 88
Dieu-qui-parle 89
Coyote attend 90
Les clowns sacrés 93
Un homme est tombé 96
Le premier aigle 98
Blaireau se cache 99
Le vent qui gémit02
Le cochon sinistre 03
L’homme squelette 04
Le chagrin entre les fils 06
Je les ai presque tous lus, surtout pour la connaissance du peuple Navajo qu’ils m’ont donnée, car les Indiens d’Amérique me fascinent toujours !
J’en donne la liste car ils n’ont pas été publiés en français dans l’ordre chronologique, mais le Temps est un personnage à part entière de cette fresque. On peut les lire dans le désordre, mais la chronique que représente l’ordre chronologique est passionnante.
L’écriture est simple, les personnages bien construits, les intrigues policières encrées dans la mentalité navajo, où les motivations ne sont pas forcément celles des Blancs, la notion de Peuple, de Sorcier, de Guérison ou de Maladie ne sont pas les nôtres, tout se rapportant à l’Equilibre des éléments qu’il faut toujours maintenir ou rétablir.
Lire ces romans ouvrent la porte d'une culture et d'une civilisation peu connue; et donne un autre relief à la mythologie western !
Mon commentaire de Goodreads :
J'ai fini toute la série des romans policiers se situant dans la zone des Four Corners, au milieu des Navajo, Hopis, Païutes, Utes et autres. Je suis incollable sur les histoires de Porteur-de-Peau, de Femme-qui-écoute, ou de Vent Sombre. J'admire la philosophie navajo qui veut qu'on ne coupe jamais la parole à quelqu'un, que, quand on va chez quelqu'un on reste un moment devant la porte pour que la personne prenne ses dispositions et ne soit pas dérangée (faut dire qu'ils vivent dans le désert, avec une population extrêmement clairsemée) J'aime l'idée navajo que les ennuis et les maladies viennent d'une rupture de l'Equilibre de l'Univers, et qu'avec un chant, la Voie de la Guérison, par exemple, on peut rétablie cet équilibre, et quand je dis un chant, en fait le rituel dure plusieurs jours, et plus il y a de monde qui y assiste, meilleur et le résultat. J'aime qu'au cours du rituel, le yataali, le shaman, compose sur le sol des peintures de sables colorés évoquant les yiei, les divinités tutélaires, peintures d'autant plus belles qu'elles sont éphémères. J'aime que le Navajo salue le lever du soleil le matin par un chant et une pincée de pollen jetée dans l'air. J'aime que la porte du hogan (maison)soit toujours tournée vers l'Est et le lever du jour. Je trouve belle l'idée que quand meurt un Navajo, tout ce qu'il y avait en lui de bon disparaît, mais tout le mauvais reste , c'est le chindi, son fantôme, et c'est pourquoi les Navajos préfèrent mourir en plein air, pour que le chindi ne reste pas dans le hogan, le rendant par là inhabitable. Tous ces gens avaient(et ont je l'espère) une religion, une philosophie qui les rendaient heureux, avant qu'on aille leur apprendre qu'ils étaient des païens, des sauvages, inférieurs à notre superbe civilisation ! J'ai appris tout ça en suivant deux policiers dans leurs enquêtes très bien écrites, très bien pensées et toujours ancrées dans la culture des Indiens, des Natives, comme on doit dire maintenant ! |
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Commentaires
Je ne connaissais pas du tout, ton article me donne très envie ! Je note les titres !
Oh je n'avais pas vu ton commentaire ! Merci ! Oui, c'est très intéressant si on s'intéresse aux Amerindiens,et on les met en général tous dans le même sac, alors qu'en fait il y a de très grendes différences de cultures même entre Navajos ou Zunis qui vivent dans le même pré carré ! ^_^