Et maintenant : les Hébrides !(Attention, c'est long ! ^_^)
le 21 juin, solstice d’été, nous voilà parties vers le but réel du voyage : les îles Hébrides extérieures, et en particulier Lewis et Harris.
Départ assez tôt, car nous devions traverser le pays au départ d’Inverness vers le point d’embarquement d’Ullapool pour y prendre le ferry.
Notre parcours total :
« Helen » est la jeune femme qui faisait office de chauffeur et de guide accompagnatrice tout au long du parcours. Elle a annoncé qu’elle parlerait lentement pour les Françaises et elle l’a fait, j’ai compris beaucoup de ses intéressants commentaires !
Le temps au départ d’Inverness était bien écossais : frais, humide, ciel bas, pluie sur la vitre du bus empêchant les photos.
Nous voilà sur le port d’Ullapool qui, mis à part le ferry, ne présente pas un énorme intérêt !
Le ferry :
Ullapool est situé au fond d’un genre de fjord, dont il nous faudra sortir avant la haute mer :
Nous sommes maintenant sur le Minch, bras de mer qui sépare le continent (enfin, si on peut dire, l’Ecosse étant au nord d’une île finalement !) de notre destination, Stornoway.
La mer est paisible, le ciel est bleu, et nous restons dans le salon panoramique, car le vent est très fort sur le pont.
Voilà les îles en vue !
Voilà Stornoway, ville principale de Lewis et Harris, et l'arrivée dans un port me fait toujours rêver.
Stornoway a son château, nous en reparlerons plus loin.
Stornoway nous souhaite la bienvenue en gaélique.
Un mot sur le gaélique écossais :
L'origine du gaélique, langue de fondation de l'Écosse, remonte à plusieurs siècles, et l'on pense qu'il est originaire d'Irlande. Cette langue est parlée dans tout le pays s'agissant de la principale langue du royaume médiéval d'Alba qui s'étendait des frontières jusqu'au Aberdeenshire, dans les Highlands et sur les îles.
À la fin du XVIIIe siècle, la langue fut grandement réprimée lors des tristement célèbres Highland Clearances qui suivirent les révoltes violentes des jacobites. Bien que les personnes qui pratiquaient cette langue aient été persécutées au fil des siècles, le gaélique est toujours parlé par près de 60 000 personnes dans de nombreux endroits d'Écosse, à Glasgow et Inverness jusqu'aux Hébrides extérieures.
Jouissant d'un patrimoine riche en musique, folklore et écologie culturelle, le gaélique connaît une renaissance et on l'entend dans les pubs des Lowlands et dans les céilithe des Hébrides. Il est même passé dans la culture populaire et a été entendu dans la série télévisée à succès Outlander. Ne pas confondre avec le scot, parlé en Northumbrie, en fait vieil anglais, mais reconnu aussi comme une langue régionale d’Ecosse.
Fermons la parenthèse culturelle et revenons à nos moutons (et il y en a partout ici !)
Nous avions mangé sur le ferry, et nous démarrons de suite la visite par le château de Stornoway.
Il est construit fin XIXe par sir James Matheson, propriétaire de toute l’île, et la dernière propriétaire en a fait don à la ville de Stornoway qui en a fait une résidence hôtelière. Une grande cérémonie (Mariage ? Banquet ? ) s’y préparait quand nous l’avons visité.
C’est l’ancienne propriétaire qui a peint ces décors :
A travers les vitres :
Nous reprenons le bus pour l’étape suivante. Nous roulons dans un paysage de landes de tourbières, dont Lewis est presque entièrement constituée. C’est une vraie éponge, l’eau affleure partout et il ne faut circuler dans les tourbières qu’avec quelqu’un qui les connaît très bien ! On peut y disparaître corps et biens !
Prise à travers la vitre du bus :
Nous mettons pied à terre pour notre première « Blackhouse » dans un paysage de tourbe et d’eau impressionnant.
Ces maisons étaient à cohabitation de l'homme et du bétail : les personnes en occupaient un bout et les bêtes l'autre, une cloison séparant les deux. Ces bâtiments étaient généralement montés avec des murs en pierre sèche à deux parements, avec remplissage de terre, et des chevrons en bois couverts par un toit de chaume de seigle ou de roseau. Le sol consistait en un dallage de pierre ou de la terre battue. Si un âtre central permettait de faire du feu, il n'y avait toutefois pas de cheminée pour permettre l'évacuation de la fumée : celle-ci se frayait un chemin à travers les interstices du toit.
Bien qu'au premier regard on puisse prendre les black houses de Lewis pour des antiquités, la plupart des ruines encore debout furent bâties il y a moins de 150 ans.
Encore plus typiques les Blackhouses d’Arnol :
Ce nom leur aurait été donné par les Anglais avec une connotation méprisante, en opposition aux "whitehouse » modernes souvent bâties dans le même jardin !
Les black houses de Lewis ont un toit en chaume de paille posé sur des mottes de gazon, et d'épais murs de pierre avec un remplissage de terre. Les chevrons partent du parement intérieur des murs, ce qui dégage une retraite à leur sommet permettant d'accéder au toit pour faire la couverture de chaume.
Il y avait une entrée unique mais une bipartition de l'espace pour les occupants et les animaux. Plusieurs rangées d'habitations étaient généralement construites à côté les unes des autres, chacune ayant son propre faîte, ce qui donne l'allure caractéristique de ces maisons sur Lewis.
L’intérieur est très sombre, beaucoup plus que la première, d’où les photos plutôt mauvaises !
Les toilettes/salle de bain :
La pièce à vivre :
Partie utilitaire :
Il est probable que les racines de ces demeures à cohabitation de l'homme et du bétail remontent à plus d'un millénaire. Celles que l'on trouve sur Lewis ont clairement été modifiées pour tenir dans l'environnement exigeant des Hébrides extérieures. De petits toits arrondis, cordés de façon élaborée, ont ainsi été mis au point pour résister aux vents forts de l'Atlantique, tandis que les murs épais fournissaient une isolation et soutenaient la charpente du toit4,5.
Proche de la maison la tourbe. Sa collecte fait partie des trois activités collectives de Lewis : Ramasser et tasser la tourbe, garder les moutons et…j’ai oublié la troisième ! La pêche, peut-être !
Les mottes de tourbe taillées sont entassées d’une façon précise pour faciliter le séchage, c’est le moyen principal de chauffage.
Une white house :
Nous reprenons le bus pour la côte et là, grande pensée aux descriptions de Peter May dans ses livres : plages de sable doré, mer turquoise… Sommes-nous bien dans l’Atlantique Nord ?
Les photos ne sont pas mal, elles parlent à l’imaginaire, mais il vous manque ici un élément essentiel : le vent ! Un vent qui nous bouscule, qui nous nettoie jusqu’à l’os et qui, ajouté à la lumière et à la mer, crée une trilogie magique !
Là où ce n’est pas la tourbe spongieuse, c’est le machair, sol fertile, couvert d’une végétation d’herbes et de fleurs rases à qui le vent ne permet pas de s’élever ! Pensez que les boutons d’or font 10 cm de haut ! Mais c’est un tapis de fleurs !
L’eau affleure , mais les moutons paissent au bord de la falaise:
La plage de Cliff :
Nous voilà sur la Butt of Lewis, l’extrémité finale de l’île, avec des falaises impressionnantes, une côte de dentelle de granit, et le vent, toujours lui, qui nous pousse ! Attention à ne pas trop approcher du bord !
Celle-ci me donne envie de reprendre mes pinceaux : Oserais-je ?
On voudrait garder chaque vue, découverte à chaque pas ! Un phare domine la pointe :
Les oiseaux de mer nichent dans les creux des falaises :
Ivres de lumière et de vent, éblouies de toute cette beauté, nous sommes reparties vers Stornoway, et notre guest-house.
C’est une grande maison bourgeoise, on dirait que nous venons passer quelques jours chez notre tante Harriett, qui nous accueille chaleureusement, nous montre nos chambres et nous présente le menu afin que nous choisissions notre breakfast du lendemain !
Nous finissons la journée - bien remplie ! - par une balade dans Stornoway et la recherche du repas du soir !
Repas décevant, retour et une bonne nuit de repos, demain, la suite sur Lewis et découverte de Harris, la jumelle !
Commentaires
Tes photos sont splendides et tes commentaires passionnants. Merci pour le partage !
Merci ! Je ne regrette pas mes heures de boulot ! ^_^
Oh que c'est beau, il me semble encore être là-bas !! N'hésites pas ! fais donc une toile, ces paysages sont tellement magnifiques !!
On verra ! Cet hiver !
Repas décevant, ah ces Françaises !!! mais paysages sublimes.
Nous attendons bien sûr des tableaux dès cet automne, les paysages le méritent.
Merci pour la part de rêve Marie Hélène.
Françoise
je te jure, c'était niveau mauvaise cantine !! Mais ça a été la seule fois,le lendemain, c'était une autre chanson !
reprends-les ,les pinceaux! ça le mérite! c'est tel qu'on l'imagine! et bien beau!
merci de partager!
ça me fait plaisir ! Merci !! Je vais sans doute m'y remettre cet hiver !
Je retrouve l'Ecosse à travers tes belles photos ! Les couleurs sont superbes et valent la peine de les transcrire sur toile! :)
Merci pour le compte rendu ! La visite des black et white houses devait être bien intéressante !
Et quelle jolie chambre dans la guesthouse!
Merci de ton commentaire, Maureen !! ça me fait plaisir !! bisous
Superbe ces paysages !!!
Merci ! ^_^