HOSODA Mamoru, l'étoile montante de l'animation japonaise...
S’il y a une chose qui m’énerve prodigieusement, c’est qu’on le dise « l’héritier de Miyazaki » !
Wikipedia :
Mamoru Hosoda est né le 19 septembre 1967 dans la ville de Kamiichi, dans la préfecture de Toyama. Après ses études à l'université des Arts de Kanazawa, il tente d'intégrer l'institut de formation du studio Ghibli mais est recalé. Il finit par intégrer le studio Toei Animation en 1991 où il fait ses premiers pas en tant qu'animateur. Il participe à de nombreuses séries phares du studio comme
Dragon Ball Z (1993),
Slam Dunk (1994-95) ou Sailor Moon (1996).
Dans la deuxième moitié des années 1990, il signe de nombreux storyboards puis passe à la réalisation en 1999 avec le premier film dérivé de la saga Digimon Adventure. Il réalise le deuxième film dérivé en 2000 puis réalise des spots publicitaires en animation pour des grandes marques comme Louis Vuitton.
Il est approché par Ghibli pour réaliser Le Château ambulant mais finalement, après mésentente, le projet n'aboutit pas. En 2005, il retourne à la réalisation de long métrage avec le sixième film dérivé de la saga One Piece : Le baron Omatsuri et l'île aux secrets.
La même année, il quitte la Toei pour devenir free-lance et se rapproche du studio Madhouse. Il y réalise le film La Traversée du temps en 2006 qui tranche par sa maturité avec ses réalisations précédentes, destinées à un public d'enfants....
...et Summer Wars en 2009.
Son film, Les Enfants loups, Ame et Yuki, sort en 2012 en France, un mois après sa sortie nippone.
Son film suivant, Le Garçon et la Bête, sort en juillet 2015 au Japon et en janvier 2016 en France.
Son dernier film, Mirai ma petite sœur, vient de sortir en France fin 2018.
S’il y a une chose qui m’énerve prodigieusement, c’est qu’on en fasse « l’héritier de Miyazaki » !
D’abord, Hosoda a commencé par échouer à l’entrée des studios Ghibli, puis après avoir déjà beaucoup travaillé dans divers domaines de l’animation, quand il a intégré Ghibli, il n’y est pas resté, car il ne s’entendait pas avec le studio et le studio trouvait qu’il n’était pas dans le style Ghibli et c’est vrai !
Extrait : (Libération au festival d'Annecy en 2018)
La première fois que je suis venu à Annecy, il y a douze ans, un journaliste m’a demandé si j’étais «post-Miyazaki». Je me pose toujours cette question. Avant de devenir mes rivaux, Miyazaki et Takahata étaient mes héros. Chaque fois que l’on me compare à eux, ça me heurte, mais lors de la présentation cannoise de Miraï, je n’ai pu m’empêcher de prononcer le nom d’Isao Takahata parce qu’une veillée en son hommage était organisée ce jour-là à Tokyo. Depuis sa mort [le 5 avril, ndlr], quelque chose a changé en moi. J’ai très envie de prendre le relais de Takahata. Il faut partager ce qu’il nous a laissé. Après, quant à savoir si j’ai toujours de la rancune contre Ghibli…
Hosoda a son propre style, son propre univers à la fois réaliste, et fantastique.La famille de Mirai s’inspire directement de la sienne et de son expérience lors de la naissance de son deuxième enfants.
Extrait (Annecy Libé)
Oui, cette histoire est profondément liée à mon expérience. Lorsque mon deuxième enfant est né, l’aîné a réagi comme si on l’avait privé de tout amour. En tant que fils unique, j’ai trouvé cette réaction d’une telle violence qu’il m’a semblé intéressant de la creuser. Les images clés de Miraï, je les dois à mes enfants. Comme ce bonhomme en papier découpé lors de la scène de la gare, qui a été créé par Tupera Tupera, un auteur de livres jeunesse que mon fils adore.
Les enfants loups, à travers l’histoire des ces deux enfants mi loups mi humains traite de la différence, du métissage, et de la dure vie d’une mère célibataire au Japon avec pourtant un très belle poésie fantastique.
Le Garçon et la Bête est un film sur la solitude et l’apprentissage : le garçon humain vit aussi dans le monde des bêtes et doit apprendre pourtant à se définir comme humain, et les deux personnages principaux, le Garçon et la Bête, devront s’apprivoiser, se comprendre et créer une amitié.
Summer Wars est une véritable Guerre des mondes, contemporaine, entre l’humanité et la cybercriminalité, La traversée du temps ouvre le passage de l’adolescence vers l'âge adulte, mais avec la touche fantastique du saut dans le temps.
Le graphisme de Mamoru Hosada est également bien à lui, plus débridé peut-être, plus expressif, et pourtant d’une esthétique parfaite. On y voit la trace de ses débuts dans les anime tirés de manga.
Mamoru Hosoda n’est l’héritier de personne et il pourrait même très bien créer sa propre école comme cet autre extrait de l’interview de Libération le laisse entendre :
Le studio Chizu(qu’il a créé) m’était indispensable afin de mettre sur pieds les films que je souhaitais réaliser. Cependant, un studio n’a pas de valeur en soi, il ne compte que parce qu’il est au service d’une personne. Je ne devrais peut-être pas dire ça, mais regardez les productions Ghibli : à l’exception de ceux de messieurs Takahata et Miyazaki, est-ce que vous trouvez un seul de leurs films intéressant ? Non. Parce qu’il est impossible d’y apporter une sensibilité divergente à ses deux fondateurs. La raison pour laquelle j’ai été licencié et n’ai pu réaliser le Château ambulant, c’est qu’il y a eu un conflit entre l’originalité de ma sensibilité et la politique du studio. Les autres réalisateurs qui y travaillent n’ont pas rencontré ce type de conflit, précisément parce qu’ils n’ont aucune originalité.
C’est sévère et un peu injuste quand même pour certains films de Ghibli comme « omoïde poro » ou « the whispeer of the heart » Peut-être une pointe d'amertume ? mais c'est un fait Mamoru Hosoda ne peut se comparer à personne et comme il est jeune (52 ans) qui sait ? Il sera peut-être le prochain trésor vivant du Japon !
Nouveau film (2021)
Belle
Commentaires
A 100% d'accord avec toi !
Tu lis mon blog ,? Super !! ^_^ c'est gentil de laisser un commentaire !