Le musée national de Tokyo, condensé de l'histoire du Japon
Je m’étais bien promis de ne pas quitter le japon sans visiter ce qui en est le plus beau résumé : le musée national de Tokyo. Ce fut donc le but de ma seconde sortie en solitaire, après Asakusa. Le musée national de Tokyo est situé au cœur d’un vaste parc, Ueno où se trouve aussi le zoo est ses pandas, mais lui, ce sera pour mon prochain séjour !! ^^ il se compose de plusieurs pavillons, mais le mieux est de montrer le plan :
Il vous faut maintenant partir pour un parcours long avec de nombreuses photos, j'espère vous retrouver au bout !!^^
Pour atteindre l’entrée, il faut marcher le long de vastes allées où une foule nombreuse se presse, et l’on croise de nombreuses écoles. Je n’ai pas résisté au plaisir de les photographier, bien studieux, écoutant leur professeur :
On passe devant d’autres musées, dont celui de la Nature et des Sciences dont l’entrée s’orne d’une reproduction en taille réelle de la baleine bleue, et je ne peux m’empêcher de penser que mes chers Japonais continuent à la chasser, hélas !!!
N’oublions pas que nous sommes en pleine période des sakuras, et ici ils sont blancs et magnifiques !!
Parmi tous les pavillons, en laissant de côté ceux qui sont fermés, j’ai privilégié le Honkan, et l’exposition « au fil de l’art japonais » qui permet de suivre l’histoire du Japon depuis l’époque Jomon (1000 à 400 acant JC à peu prés...)jusqu’à l’ère Meiji (fin XIXème début XXème). C’est un bâtiment de style impérial, au toit de tuiles rondes, précédé d’un plan d’eau, et au magnifique escalier d’honneur dans le grand hall.
De nombreux objets peuvent être photographiés, mais certains trésors nationaux sont interdits de photo.
Je ne daterai pas les objets, je n’ai rien noté et bien sûr je ne m’en souviens pas, cependant les premiers datent de la protohistoire, comme ceux-ci en terre. Et j’espère l’indulgence pour les photos prises à travers des vitrines, où parfois il y a mon reflet !!!
Je me suis intéressée à des calligraphies très anciennes, et aussi aux peintures des paravents. Celui-ci dépeint la vie quotidienne d’une maison noble, où l’on lit des poèmes, ou l’on fait de la musique et l’on danse. La notice attire l’attention sur les expressions très vivantes des visages des personnages. Malheureusement l’une des photos est bougée, je la mets quand même car elle en est la meilleure illustration.
Certains détails sont d’une finesse incroyable.
Panneaux de soie peinte, dessins à l’encre et à l’aquarelle sur papier, calligraphies élégantes, je voudrais pouvoir tout retenir ...
L’œuvre suivante est gravée sur fond noir en dessins et calligraphies d’or et d’argent :
Je suis toujours frappée de la variété des calligraphies qui manifestent l’art du calligraphe dans l’assimilation et la personnalisation des signes.
Paysages à l’encre :
Poterie :
Une magnifique armure de samourai aux pièces de laque et au cimier impressionnant :
Si il y a un objet dont la beauté pure me va droit au cœur, c’est bien le sabre du guerrier , l’acier aux moirures brillantes, les poignées ouvragées :
La beauté des armures, allant parfois jusqu’à 2000 pièces, alliant la soie, l’or, la laque, des casques et la selle et les étriers du cheval du samourai ne peuvent que susciter l’admiration !!
Le paravent est un élément essentiel de l’ameublement de la maison japonaise (comme en Corée d’ailleurs et sans doute ailleurs dans l’extrême orient) Il sert à la fois à créer des espaces mobiles et de support à des peintures ou des calligraphies car il faut toujours avoir sous les yeux ce qui peut élever l’esprit par la beauté.
Certains kimonos d’apparat sont des chef d’œuvre de broderie.
Kimono en soie brodée et détail :
Kimono de crêpe brodé :
Kimono en crêpe bleu ciel, teint en dégradé pourpre, son obi et détail de l’obi en soie brodée
Vaisselle de pique-nique ( ?!) du shogun suprême Tokugawa Ieyasu en laque et or (on reconnaît la feuille de mauves, son emblème)
Au Japon, la recherche de la beauté est constante, particulièrement dans l’art de la poterie et de la céramique :
Ces morceaux de pages sont une illustration du célèbre « Genji monogatori », illustrant la visite du Genji à une dame, ainsi que la calligraphie d’un poème
Panneaux de dessins à l’encre, paysages de montagnes, fleurs de cerisiers, sur soie ou papier de riz :
Sous les cerisiers en fleurs
La peinture suivante est remarquable par la stylisation de la silhouette opposée à la finesse du détail du visage
Un kimono de kabuki
Ces kimonos au bas ouatiné et très longs se portaient comme un manteau par dessus les autres. Ils sont teints, et brodés, incrustés ou ornés de cordonnets de soie.
Kimono de soie brodé, avec incrustations et plissé
En crêpe, puis en soie :
Le netsuke est un objet sculpté traditionnel japonais servant à maintenir les sagemono (littéralement ´ « objets suspendus »), et l'un des symboles de la tradition artistique du Japon.
Le kimono n'ayant pas de poche, les différents objets usuels ( matériel pour écrire (yatate), la bourse, l'étui à pipe (kiseru-zutsu), la boîte à médicaments ou à sceaux (inro) sont transportés dans des sortes de petites boîtes dénommées sagemono. Ces objets sont suspendus à la ceinture (l'obi) de leur propriétaire par une cordelette. Le netsuke, placé au-dessus du bord supérieur de l'obi sert à maintenir le sagemono tel un taquet (j’ai trouvé ces explications sur le forum « les terres de l’aventure, merci !! )
Ces objets devenus rares depuis l’occidentalisation du costume sont extrêmement recherchés et coûtent très cher. La France fut l’un des premiers pays européens à offrir des expositions de netsuke et il y en a bien sûr au musée :
Ils sont tout petits et la photographie de près à travers une vitre n’est pas terrible !!
Cette fois, ce ne sont pas les kimonos qui sont exposés, mais la maquette, avec en bas la photo de la réalisation
Au rez-de-chaussée du Honkan une salle est consacrée à l’art japonais du bouddha depuis l’époque Heian (794-1185) puis l’époque Kamakura qui va jusqu’en 1333 :
Il y a un très joli jardin derrière le musée (on le voit sur le plan, et il n’est ouvert que deux fois par an. Par chance j’y étais dans la période où il est ouvert, je m’y suis donc promenée. Le sol était par endroit blanc de pétales que la moindre brise faisait s’envoler, les jeunes feuilles des érables se dépliaient, et les corbeaux tokyoïtes, qui sont particulièrement bruyants et omniprésents, emplissaient l’air de leurs clameurs incessantes ! On y trouve plusieurs maisons de thé que l’on peut réserver pour y pratiquer la cérémonie du thé. Elles sont très petites, les portes basses, presque des maisons de poupée, sauf l’une d’elle, plus grande aux murs ornés de peintures. Un bel étang bordé d’arbres finit se jardin fort agréable.
Les plaques d’égouts du parc Ueno sont sculptés à l’image de sakuras et peintes, il n’y a rien qui ne soit pensé pour sa beauté, au Japon !!
Sortant du musée je me promène dans le parc et vers la sortie je passe devant une allée de cerisiers. C’est dimanche, il y a foule, mais là où il y a le plus de monde, c’est sous les cerisiers, sur les fameuses bâches bleues où les Tokyoïtes profitent jusqu’aux derniers pétales des sakuras pour faire hanami, boire, manger et se réjouir ensemble !!
Voilà !! C'est fini, vous êtes encore là ? J'espère que oui et que vous avez pu voyager avec moi dans ce splendide musée !!